L'avocat a souligné que le rapport sur les disparus sera présenté au président de la République avant le 31 mars 2005. Fidèle à ses convictions, le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme (Cncppdh), et premier responsable de la commission ad hoc des disparus, en l'occurrence Me Farouk Ksentini, n'a pas lésiné sur les termes, jeudi au Forum d'El Moudjahid, pour fustiger ouvertement les Organisations non gouvernementales (Ong) qui, selon lui, ont ruiné l'image de l'Algérie, une décennie durant. Me Ksentini a dressé un réquisitoire des plus sévères à l'encontre de ces Ong en qualifiant leur travail de «similaire à un acte terroriste». «Ces organisations ont copieusement contribué au déclin de l'Algérie». Et de marteler, sur un ton sérieux, que «ces Ong doivent s'excuser auprès de l'Algérie pour avoir mené une lourde et fausse campagne contre notre pays». C'est en ces termes précis que Me Ksentini préfère parler des organisations non gouvernementales qui, faut-il le signaler, ne cessent de revendiquer leur retour sur le territoire algérien. Ce n'est pas évident, fera remarquer encore l'orateur. Car, d'après lui, «des excuses doivent être obligatoirement présentées, à notre pays par ces Ong» ajoute Me Ksentini. A la question portant situation des droits de l'homme en Algérie, le conférencier a laissé entendre, sur un ton remarquablement confiant, que l'Algérie «finira par être reconnue comme Etat de droit avant la fin de la décennie en cours». Une affirmation qui repose sur le fait qu'il existe une volonté politique et une pression indéfectible de la part de la société. Il est tenu également compte de la mise en chantier de la réforme de l'Etat à travers la révision des rapports Etat-citoyens, explique l'invité d'El Moudjahid qui précisera dans la foulée que «l'Algérie est devenue un pays émergent, nonobstant l'existence, toujours, de certains défis à relever». Effleurant la récurrente et lourde question dite de «disparitions forcées», Me. Farouk Ksentini a souligné que «le rapport de la commission ad hoc sera présenté au président de la République avant le 31 mars 2005. Il contient des solutions des plus humaines et juridiquement des plus acceptables». Faut-il rappeler à ce propos que ce dossier a laissé planer de lourdes interrogations et a fait couler énormément d'encre. Justement, à ce sujet, le conférencier dira sans ambages que «cette question a été trop médiatisée et les accusations collées sur le dos de l'Etat algérien par ceux qui font la politique sont insoutenables». C'est vrai, a-t-il reconnu, «il s'est avéré que quelques agents de l'Etat sont impliqués dans certains cas de disparition». Et d'estimer cependant qu'«il est inadmissible de mettre en cause une institution et/ou la responsabilité de l'Etat en référence à une bêtise intolérable commise par l'un de ses agents». Pour conclure son argumentaire, Me Ksentini admet ainsi «la responsabilité mais non pas la culpabilité de l'Etat dans ce dossier». En s'exprimant sur l'«amnistie générale», l'orateur affirme sans la moindre réserve que «l'idée de l'amnistie n'est pas contraire aux droits de l'homme». Une façon de dire qu'il est entièrement d'accord avec l'idée de passer à l'organisation d'un référendum pour la mise en application de ce principe. D'ailleurs, Me Farouk Ksentini le dit ouvertement : «j'aimerais souligner combien il est réconfortant de voir le président s'investir dans cette question. Quant à la date du référendum, je souhaite que les choses aillent plus vite et que cette idée apporte la réconciliation nationale». Tout en se gardant de faire d'autres commentaires sur ce projet d'amnistie générale, Farouk Ksentini dira enfin qu'il «constitue, comme l'idée de la grâce présidentielle et celle portant suppression de la peine de mort une avancée considérable pour la fondation d'un Etat de droit».