Les élections générales en Irak ont suscité, dès les premières heures de leur tenue, moult réactions de la part des capitales étrangères. Ainsi, d'après la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, les élections «se déroulaient mieux que prévu» et étaient «un grand pas en avant» pour la démocratie. «Le peuple irakien s'est déplacé en grand nombre pour aller voter, à travers le pays, malgré les manoeuvres d'intimidation et les menaces», elle ajoutera que «c'est le début d'un nouveau jour pour l'Irak». Cependant, la secrétaire d'Etat américaine a reconnu qu' «il y a des endroits du pays où les gens ont été intimidés et où la violence est très élevée». Pour Mme Rice, cette élection «est une première étape, pas la dernière sur la voie de la démocratisation de l'Irak». De son côté, l'ancien président iranien, Akbar Hachemi Rafsandjani, a estimé que les Américains n'allaient pas accepter que l'Irak devienne un pays «libre et indépendant, ne se tenant pas aux côtés des Etats-Unis et d'Israël» Dans une déclaration à l'agence Irna, Rafsandjani considère que «s'il y a des élections libres et propres en Irak, en tant que pays arabe, ce sera un bon exemple pour les pays de la région. Je pense que les Américains et les baathistes irakiens ne veulent pas que cela se produise», a-t-il dit, en référence aux membres de l'ex-parti Baath, au pouvoir en Irak jusqu'à la chute de Saddam Hussein. Selon M.Rafsandjani, les Etats-Unis «peuvent chercher à manipuler le résultat des élections» ou même tenter un coup d'Etat si les résultats ne sont pas satisfaisants à leurs yeux. Le soutien de l'Iran à la mouvance chiite en Irak, a été perceptible à travers la télévision d'Etat iranienne, qui, depuis plusieurs jours, diffuse des spots publicitaires en faveur de la liste des partis chiites religieux, dite «liste des 169», soulignant que cette liste est soutenue par le grand ayatollah Ali Sistani, le plus grand dignitaire religieux chiite d'Irak. Pour ce qui est du taux de participation au scrutin, le représentant de l'ONU auprès de la commission électorale irakienne, a indiqué qu'il avait dépassé les prévisions. «Les gens ont fait la queue même dans la ville de Mossoul», théâtre de nombreuses attaques rebelles depuis des mois, a souligné M.Valenzuela. Par ailleurs, l'organisme chapeautant les 10.000 observateurs irakiens indépendants, a assuré, peu avant la clôture du scrutin, que les premières élections multipartites irakiennes en plus de cinquante ans n'avaient connu que «très peu de fraudes». «De façon générale, nos observateurs ont constaté que les élections se sont déroulées de manière excellente et il n'y a eu que très peu de violations et de fraudes», a déclaré à la presse le porte-parole de l'ONG.