L'Allemagne dénonce la «non- coopération» du constructeur italien auquel elle reproche son insubordination. Le gouvernement allemand a dénoncé la «non-coopération» du constructeur automobile italien Fiat qui refuse de répondre à toute autorité hors d'Italie, malgré les irrégularités récemment découvertes en Allemagne concernant les émissions polluantes de ses modèles diesel. Le «comportement non coopératif de Fiat est totalement incompréhensible», a déclaré le ministre allemand des Transports Alexander Dobrindt dans un communiqué. «Il y a des reproches concrets sur la table. Il serait approprié que Fiat prenne position auprès de la commission d'enquête», actuellement au travail en Allemagne, a-t-il ajouté. Dans le sillage du scandale Volkswagen, les autorités allemandes avaient examiné les émissions polluantes des modèles diesel vendus en Allemagne par toute l'industrie automobile. Elles avaient mis au jour des irrégularités chez 16 marques, dont Fiat. L'Italien devait s'expliquer jeudi dernier en Allemagne, mais a fait annuler par voie d'avocats son rendez-vous à la dernière minute, selon le gouvernement allemand. Le constructeur a ainsi estimé par écrit que seules les autorités italiennes étaient compétentes pour évaluer les émissions polluantes de ses véhicules. En conséquence, l'Allemagne va envoyer les résultats de ses recherches aux autorités italiennes, a rétorqué M.Dobrindt. L'enquête allemande avait révélé des irrégularités sur 22 des 53 modèles testés, toutes marques confondues, et poussé Berlin à ordonner pour les cinq constructeurs allemands concernés le rappel de 630.000 voitures en Europe. Sur les véhicules dénoncés par Berlin, le système de filtration des émissions polluantes est systématiquement désactivé quand la température extérieure descend sous un certain seuil. Or, en vertu des normes européennes en vigueur, cette procédure n'est autorisée que si elle permet d'éviter un accident ou que l'on cause un dommage au moteur. L'Allemagne exige donc des constructeurs qu'ils revoient ce mécanisme. L'industrie «ne peut plus se cacher derrière l'excuse de la protection des moteurs», a répété M.Dobrindt. Selon l'enquête allemande, aucun autre constructeur n'a toutefois atteint le niveau de tricherie de Volkswagen. Celui-ci avait mis en place sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel truqueur, spécialement conçu pour abaisser les émissions du moteur diesel pendant un contrôle antipollution.