Le chef de l'Etat a clairement plaidé pour un siège permanent africain au Conseil de sécurité de l'ONU. Le Sommet de l'Union africaine (UA) d'Abuja a pris fin hier sur une note optimiste quant à la gestion des conflits intra-africains et à leur prévention. Les chefs d'Etat africains, qui étaient présents en masse à cette réunion, ont été unanimes à estimer la pertinence des rapports sur lesquels ils ont planché. Le président de la République a, dans une intervention appréciée par ses pairs, jugé «excellent» le rapport établi par les experts sur les conflits en Afrique et relevé sa pleine satisfaction quant à «l'Accord historique de Nairobi mettant fin au conflit dans la région sud du Soudan.» Lequel accord vient s'ajouter à d'autres réalisations de l'Union africaine en termes de gestion des crises politiques qui secouent épisodiquement les pays membres de l'organisation. «Il y a quelques jours, à Libreville, le sommet du conseil de paix et de sécurité s'est attaché à réactiver les processus de paix en Côte d'Ivoire et au Darfour et à obtenir un apaisement de la tension entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda», a relevé le chef de l'Etat, comme pour signifier le bilan positif de l'UA, depuis sa création en 2000. La satisfaction de Bouteflika est d'autant plus justifiée qu'il ne reste pour ainsi dire qu'un seul grand conflit qui n'a pas encore connu une solution définitive. Concernant la crise ivoirienne, le chef de l'Etat a exprimé sa confiance quant au retour de la stabilité dans ce pays, à l'occasion des échéances électorales d'octobre 2005. Par ailleurs, M.Bouteflika a plaidé pour le respect strict de toutes les décisions prises au niveau de l'UA ou de l'ONU, aux fins de consolider le processus de retour à la stabilité, constaté tant au Soudan qu'en RD.Congo. Quant au thème relatif à la réforme des Nations unies, Bouteflika a clairement plaidé pour un siège permanent africain au Conseil de sécurité de l'ONU. Partant, il affichera sa conviction que le Continent noir se doit de participer au débat mondial sur les menaces auxquelles est confrontée l'humanité. «Nous avons relevé l'absence de consensus au sein du panel sur la réforme du Conseil de sécurité, et particulièrement sur les modalités de l'élargissement de sa composition», affirme le chef de l'Etat. L'occasion donc, pour que les Africains interviennent de manière plus offensive dans un débat qui concerne l'avenir de l'humanité entière. A ce propos, le chef de l'Etat relève dans le rapport des experts, l'approche spécifiquement africaine sur la question de la réforme de l'ONU. «La proposition de création d'une nouvelle catégorie de siège avec mandat de 4 ans, renouvelable, pourrait permettre de débloquer les discussions sur la réforme du Conseil de sécurité», soutient le président de la République qui relève qu'une telle option «répond en tout cas au souci de l'Afrique de disposer d'une représentativité adéquate comme elle semble conforme à ses traditions en faveur de la rotation dans la participation aux travaux du Conseil de sécurité.» Soutenant la proposition du Conseil exécutif de l'UA de créer un comité de quinze pays représentant les cinq grandes régions d'Afrique, Bouteflika souhaite que ledit comité intègre dans ses réflexions la question de «l'élargissement du Conseil de sécurité et la redéfinition de ses missions». Ce groupe se réunira le 20 février prochain au Swaziland et préparera un rapport à l'intention du conseil exécutif de l'UA. Par ailleurs, les chefs d'Etat africains ont adopté dimanche, lors d'une séance à huis clos, un pacte de non-agression entre les pays membres de l'Union. Enfin, le président nigérian, Obasanjo, a été réélu à la tête de l'UA.