Les forces britanniques ont perdu 10 à 15 de leurs éléments, lors de la chute encore inexpliquée d'un avion transporteur Hercule au nord de Bagdad, alors que s'achevaient les élections irakiennes. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, dans un discours diffusé à l'issue des élections irakiennes, a évoqué le «travail formidable» des troupes britanniques en Irak et leur «sacrifice». Par ailleurs, deux journaux britanniques supposaient, hier, que des membres des forces spéciales de l'armée de l'air britannique, les SAS, figurent parmi les victimes du crash. C'est ce qu'a indiqué le Daily Mirror, affirmant que des «troupes des SAS» ont péri quand l'avion de transport s'est écrasé, peut-être victime d'un «missile». L'avion, qui s'est écrasé pour une raison inconnue, était parti de Bagdad et se dirigeait vers Balad, ville située à 68 km au nord-ouest de la capitale. «On craint que des SAS ne soient morts» dans le crash, a écrit de son côté en première page le Daily Telegraph. Les soupçons de ce quotidien ont été renforcés par le discours du président américain George W.Bush. «Nous pleurons les soldats américains et britanniques qui ont perdu la vie aujourd'hui», a déclaré M.Bush. Il se trouve, a analysé le Daily Telegraph, que les forces spéciales britanniques et américaines «opèrent côte à côte dans le nord de l'Irak». Les SAS (Spécial Air Services), dont les effectifs seraient de quelque 400, avec la centaine de SBS (Spécial Boat Services), leur homologue dans la marine britannique, seraient notamment utilisés pour traquer les talibans et des responsables du réseau Al Qaîda aux confins de l'Afghanistan et du Pakistan. Ils auraient également été actifs en Irak avant l'invasion du pays en mars 2003 par la coalition menée par les Etats-Unis. Jusqu'à présent, les plus grosses pertes britanniques en une seule fois en Irak avaient été de huit soldats tués dans un accident d'hélicoptère le 21 mars 2003. Un porte-parole de la base RAF de Lyneham (sud-ouest de l'Angleterre), la base des Hercules britanniques, a refusé de commenter les causes du crash. «Il serait déplacé de spéculer», a-t-il dit, ajoutant qu'une enquête était en cours. Les débris de l'appareil ont été éparpillés sur une large zone. Le ministère britannique de la Défense a entrepris d'informer les familles et mis en place un numéro de téléphone à leur intention. En Irak, les Hercules britanniques servent en général au transport de troupes ou de matériels depuis la zone sous contrôle britannique, située autour de Bassorah (sud de l'Irak), vers Bagdad. Plusieurs dizaines de soldats britanniques sont déployées dans la capitale, notamment pour assurer la sécurité de l'ambassade du Royaume-Uni, dans la «zone verte», le secteur très protégé au coeur de la ville.