Abou Moussab Al-Zarqaoui n'a pas tardé à mettre à exécution sa déclaration de guerre aux élections générales, qu'envisage d'organiser mardi prochain le gouvernement d'Iyad Allaoui. Des hommes armés ont attaqué dix centres de vote depuis lundi soir dans la province de Salaheddine, au nord de Bagdad. Les attaques ont été revendiquées par le groupe de l'islamiste Abou Moussab Al-Zarqaoui. Trois centres de vote ont été attaqués lundi à 22h locales (19h GMT) dans le centre de Tikrit, à 180 km au nord de Bagdad, à l'aide d'obus de mortier et de roquettes, a dit le colonel Abdallah Al-Joubouri. Un quatrième centre de vote dans la ville a été attaqué hier matin. À Touz, à 70 km au nord de Tikrit, des inconnus ont dynamité un bureau de vote, a indiqué le capitaine Ahmad Bayaneddine. Le lieutenant-colonel Hassan Salah a déclaré que des inconnus ont tiré six obus de mortier sur un bureau de vote à Baïji, à 200 km au nord de Bagdad. À Samarra, à 120 km au nord de Bagdad, un centre de vote a été visé par quatre roquettes katioucha, selon le lieutenant-colonel Mahmoud Mohammad. À Ishaki, à 20 km au sud de Samarra, le lieutenant-colonel Hamid Khodayyir a fait état d'une attaque contre un centre de vote. À Yathrib, une autre attaque aux roquettes a visé un bureau de vote, selon le capitaine Omar Ahmad. Six obus de mortier sont tombés sur un centre de vote près d'Al-Doujail, 40 km au nord de Bagdad, selon le lieutenant-colonel Ali Abdallah. Quelques heures après ces attaques, des communiqués distribués à Samarra et Tikrit les ont revendiquées au nom de l'organisation d'Al-Qaïda au pays du Rafidaïn (Mésopotamie) de Zarqaoui. “Avec l'aide de Dieu, nous avons attaqué les repaires des apostats qui sont la fierté des hérauts de la nouvelle démocratie”, dit le texte. “Ces attaques sont un avertissement à ces personnes : elles seront visées.” Le groupe de Zarqaoui a averti, dans un communiqué publié lundi, que ses tireurs embusqués abattraient les Irakiens qui se rendraient dimanche prochain dans les bureaux de vote au nord de Bagdad. Outre ces attaques contre les centres de vote, la guérilla a fait monter d'un cran la pression en Irak à l'approche des élections générales de dimanche en menaçant directement les électeurs de représailles au moment où la violence ne connaît pas de répit. “Les snipers entraînés seront prêts à abattre les apostats qui se rendront dans les repaires électoraux”, a indiqué un communiqué signé de l'organisation d'Al-Qaïda au pays du Rafidaïn (Mésopotamie) et distribué à Al-Dour, au nord de Bagdad. “Les prochains jours seront les pires pour ceux qui s'impliquent dans l'opération consistant à établir les principes des apostats sur la terre de l'islam”, ajoute le texte. Plus d'un Britannique sur deux contre la guerre en Irak Plus d'un Britannique sur deux est désormais opposé à la guerre en Irak, et ils ne sont que 38% à la soutenir, selon un sondage publié hier par le quotidien le Guardian. Depuis octobre, le pourcentage des Britanniques favorables à cette guerre a ainsi baissé de cinq points. Le pourcentage des sceptiques, qui ne savent pas où se situer, est passé de 11 à 15%. Et 47% des Britanniques se disent désormais contre cette guerre. Ce sondage a été réalisé alors que trois soldats britanniques sont jugés devant une cour martiale pour avoir maltraité des civils irakiens. Des photos montrant les sévices infligés à ces civils, largement diffusées en Grande-Bretagne, ont choqué l'opinion publique et la classe politique dans son ensemble. Mais cette guerre ne semble pas avoir d'impact sur la popularité du Premier ministre, Tony Blair, à la hausse alors que des élections législatives sont attendues début mai. Au printemps 2004, M. Blair recueillait entre 26 et 30% d'opinions favorables. Il est aujourd'hui à 38%. La moitié des Britanniques (50%) affirment cependant ne pas être satisfaits de son travail. Si les élections législatives avaient lieu aujourd'hui, 38% des électeurs voteraient pour le parti travailliste de Tony Blair. Ils étaient 40% le mois dernier, selon ce même sondage. 31% des électeurs voteraient pour les conservateurs de Michael Howard et 21% pour le parti libéral-démocrate de Charles Kennedy. Ce sondage ICM a été réalisé par téléphone auprès de mille Britanniques en âge de voter entre le 21 et le 23 janvier. K. A./A.