Khelil, dans sa nouvelle mouture, a cédé sur de nombreux points d'importance. De sources proches de la Centrale Ugta, nous apprenons en exclusivité que celle-ci vient d'être destinataire de la nouvelle mouture du projet de loi sur les hydrocarbures. L'annonce devait en être faite, ce matin, par Sidi Saïd dans son discours face aux secrétaires généraux des fédérations et des unions de wilayas. Pour le moment, la Centrale a décidé de se donner le temps nécessaire avant de répondre à ce texte de loi. Le document, du reste, a été soumis à un groupe d'experts afin que la réponse de l'Ugta soit la plus élaborée et la moins populiste possible. D'ores et déjà, l'on nous annonce une rencontre entre le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et le secrétaire général de l'Ugta Abdelmadjid Sidi Saïd, pour ce samedi. Il y sera surtout question de ce texte de loi puisque la tripartite est une fois de plus reportée à une date «indéterminée». Pour revenir à ce projet de loi, qui avait eu «l'heur» en 2002 de déclencher l'ire de la Centrale, au point d'aller vers une grève nationale massivement suivie, il semble qu'il soit déjà possible de dire que le gouvernement, pour ne pas dire Chakib Khelil, le ministre de l'Energie et des Mines, a reculé sur plusieurs points essentiels. C'est, du moins, ce que nous annoncent nos sources. Le nouveau texte ne touche en rien la Sonatrach. Très satisfaites par ce recul notable, nos sources soulignent que «ce groupe pétrolier n'est donc pas menacé d'être privatisé, comme c'était le cas dans l'ancien texte». Idem pour la fiscalité et l'attribution des concessions. Celles-ci, qui étaient du domaine d'une entité dénommée «autorité de régulation» aux prérogatives tout aussi importantes qu'obscures, sont désormais du seul ressort de l'Etat. Il semble dès lors que le message ait été reçu cinq sur cinq par les pouvoirs publics depuis que la Centrale était montée au créneau, bloquant le pays et obligeant le gouvernement à geler son texte pendant deux longues années. Cela ne veut quand même pas dire que la Centrale va applaudir, s'empressent encore de dire nos sources. «Nous nous réservons le droit de bien étudier le texte, avec l'aide d'experts, avant de nous prononcer.» Ce n'est pas tout. La Centrale compte, dans un second temps, soumettre le document, auquel seront attachées les remarques des experts, aux syndicalistes du secteur, à commencer par la fédération des hydrocarbures, afin que la position soit démocratique et la plus proche possible des desiderata de la base militante et travailleuse. Nous y reviendrons avec de plus amples détails dans nos prochaines éditions.