Le directeur général de la Cnas - Le secrétaire général du HCA La satisfaction pour nos interlocuteurs ne sera entière que lorsqu'on retrouvera cette langue officielle dans les documents. L'ensemble des centres payeurs de la Cnas (Caisse nationale d'assurances sociales des travailleurs salariés), aura la possibilité bientôt de satisfaire les besoins des assurés parlant la langue amazighe. A cet effet, l'initiative lancée conjointement hier, par le Haut Commissariat à l'amazighité et la Cnas, s'inscrit complètement dans cette optique. Il s'agit du coup d'envoi de deux jours de formation et d'information, destinées aux professionnels de la communication et de l'accueil, et suivies d'une formation continue à distance. Autrement dit, ce forum s'inscrit dans le contexte d'officialisation de tamazight et exprime la volonté du gouvernement à étendre l'introduction effective de tamazight, en plus des institutions, au service public quelle que soit sa nature. «C'est un travail de longue haleine, qui aura pour but ultime de rapprocher les assurés et les ayants droit, dans toutes les langues, c'est tout l'intérêt dont le résultat est d'avoir au sein de chaque centre de paiement, un agent de la communication muni d'un lexique comportant la terminologie spécifique au domaine social, de façon à pouvoir prendre en charge toutes les préoccupations dans la langue de son choix»explique le Dg de la Cnas Hassan Tidjani Hadam. De son côté, le représentant du Premier ministre Seïf El Hak Chorafa,, considère que cette initiative a le mérite de traduire la volonté du gouvernement pour la consolidation effective et progressive de tamazight auprès de toutes les institutions. Dans le même sillage, pour le HCA, il s'agit d'un engagement qui détermine réellement le rôle de cette institution, notamment après l'officialisation de tamazight. «Le but de cette formation est de donner à tamazight un rayonnement à travers tout le territoire national, avec la Cnas qui est présente dans toutes les wilayas. Cette action sera optimisée. D'un autre côté, ce programme aspire à s'étendre à tous les secteurs, notamment celui de la justice, qui a déjà exprimé le besoin de faire bénéficier ses cadres de ce genre de formation», indique El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA. En effet, pour le HCA, il s'agit d'effectuer un état des lieux de la communication en tamazight et en recenser les résultats issus des principales expériences et des acquis, de noter les insuffisances. «Notre mission est de s'impliquer davantage dans l'affirmation de tamazight, en tant qu'outil moderne contribuant à la cohésion sociale, et au développement scientifique, la Constitution vise l'ancrage de tamazight dans le domaine de la recherche et sa promotion sur le territoire national», affirme le secrétaire général du HCA. Avant de préciser, que cette initiative est le point de départ de nombreuses actions qui s'inscriront dans la concrétisation des principes de promotion et de réhabilitation de tamazight. Dans ce sens, M. Assad affirme qu'en plus du secteur de la justice, un travail important est en cours avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour déterminer les appellations en tamazight des rues et ruelles. A cela il faut ajouter les formations prévues pour les services d'archivage du ministère des Moudjahidine, c'est dire l'importance et la reconsidération de l'environnement culturel et historique de l'Algerie. A cet effet, le rôle du HCA est d'établir des listes de références comportant l'ensemble des dénominations et des concepts en tamazight, en vue de les institutionnaliser progressivement. En somme, pour les observateurs, doter le service public de cette amélioration dans l'accueil et la communication, est un enrichissement, de la liberté pour les assurés et représente un grand pas en avant, dans le sens où l'exclusion et la marginalisation des citoyens qui ne s'expriment qu'en tamazight, ne feront pas partie de cette Algérie qui se prépare justement à asseoir un environnement culturel pluriel et démocratique. D'un autre côté, la satisfaction pour nos interlocuteurs ne sera entière que lorsqu'on retrouvera cette langue officielle dans les documents et dans le quotidien, de façon à conférer le choix et la liberté aux citoyens algériens de vivre ensemble avec leurs différences.