Le consulat d'Espagne à Oran est pris ces derniers jours d'assaut par une foule de citoyens venus de toute la région ouest. Ces derniers sont, pour la plupart, des personnes âgées envoyées sur les lieux par leurs proches, résidents sans papiers dans ce pays européen. La décision du gouvernement Zapatero de régulariser, dans le cadre de la lutte contre l'émigration clandestine, la situation d'une frange de clandestins est la cause de cette cohue constatée sur place et que tentaient de canaliser des policiers présents en nombre. Ce sont 5 véhicules de police et deux ambulances de la Protection civile qui étaient stationnés hier sur une aire de sécurité délimitée par des barrières prêtées par la commune d'Oran. Des citoyens que nous avons rencontrés sur les lieux ont affirmé que c'est sur la demande de leurs proches installés en Espagne qu'ils se sont rués sur le consulat afin d'y déposer des documents exigés par le ministère de l'Intérieur ibérique pour le dossier de régularisation du séjour. «Les délais fixés pour la clôture de cette opération et le nombre de dossiers devant être traités par les services consulaires sont à l'origine du nombre de citoyens constaté depuis 2 jours à l'entrée de la rue des Aurès, ex-La Bastille», dira un commerçant contraint de fermer son magasin pour éviter que son entrée ne soit submergée par la foule. Un employé du consulat précisera que l'opération sera clôturée avant le week-end et qu'aucun dossier ne sera accepté après. Cette situation est aussi favorisée par le fait que le consulat espagnol à Oran traite les dossiers de toute la région ouest. Les demandeurs de visa qui avaient l'habitude de se masser devant la porte du consulat, se sont retrouvés au milieu d'une masse venue de partout afin de permettre à des clandestins, pour la plupart travaillant et résidant en Espagne depuis 1995, sans papiers de régulariser leur séjour dans ce pays. Cette mesure prise par le gouvernement socialiste a été décidée dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine. Le gouvernement Zapatero qui avait entrepris des contacts avec ses voisins de la rive sud de la Méditerranée a décidé de faire «le ménage» dans le milieu des clandestins avant d'annoncer un durcissement, prévu dans le cadre des accords de Schengen.