C'est en présence du ministre du Commerce, Nouredine Boukrouh, et les autorités locales, civiles et militaires, que l'université islamique El Emir Abdelkader a rendu hommage à Malek Benabi à l'occasion du 100e anniversaire, mercredi dernier. La commémoration a concerné l'oeuvre intellectuelle islamique de ce penseur et réformateur musulman. Malek Benabi fut l'un des premiers persécuteurs de l'islamisme en Algérie. La rencontre organisée, ce mercredi, à laquelle ont pris part également la famille du défunt, des chercheurs et universitaires algériens, syriens et libanais ainsi que des étudiants de différentes nationalités, a essentiellement porté sur des thèmes concernant la vie, l'oeuvre et le combat du penseur, durant la période coloniale et après l'indépendance. Ainsi, il a été porté à la connaissance de l'assistance, venue en force, que l'intellectuel, après avoir décroché un diplôme d'ingénieur en électricité, en 1935 à Paris, a publié dès 1946 son premier ouvrage en français et en arabe : Le phénomène coranique. L'écrivain aura, jusqu'à 1973, date de sa disparition, réalisé 22 ouvrages. Le persécuteur de l'islamisme escaladera les échelons de la célébrité, surtout après 1962, par ses rencontres hebdomadaires organisées dans la clandestinité à son domicile, malgré les interdictions affichées de la «pensée unique», qui était à l'époque en parfaite contradiction avec son courant et ses idées. Le ministre du Commerce, l'un des fidèles disciples de Malek Benabi, qui prenait régulièrement part à ces rencontres, a tenu à souligner, dans un discours prononcé à l'occasion, «l'actualité des idées de l'intellectuel». M.Boukrouh a signifié que les pensées de Malek Benabi avertissaient avec solennité le monde musulman des actuels problèmes. Car selon l'intervenant, l'écrivain avait constamment soutenu: «Si les musulmans ne changeaient pas par eux-mêmes, le changement leur serait certainement imposé de l'extérieur.» Cette phrase tout à fait signifiante et douée de sens a fortement inspiré l'actuel ministre du Commerce dans ses actions et positions publiques. D'ailleurs, il soutiendra dans son intervention que «ce qui a été prédit par Malek Benabi est en train de se produire actuellement». L'écrivain, intellectuel et penseur, Malek Benabi, décédé à Alger, enfant de Constantine, reste encore à découvrir, d'autant plus que ses pensées et idées répondent nécessairement aux attentes du monde arabo-musulman. Il y a lieu de souligner que cette rencontre s'est poursuivie tard dans l'après-midi de mercredi.