Combien d'armes, combien d'explosifs et combien d'argent ont été acheminés depuis ces pays «complaisants» au profit des terroristes algériens dans les maquis? «Il faut une riposte internationale déterminée pour neutraliser les groupes terroristes et démanteler leurs réseaux», a plaidé le président Abdelaziz Bouteflika, dans un message adressé aux participants à la conférence internationale sur le terrorisme qui se déroule à Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite, depuis hier. le message lu par M.Amine Kherbi, conseiller auprès du président de la République, suggère clairement de passer à une «coopération rénovée» en matière de lutte contre le terrorisme. Pour cela, le président Bouteflika a estimé qu'il est «indispensable de priver les groupes terroristes de tout sanctuaire utilisé sous couvert d'un droit d'asile abusif ou complaisant pour qu'ils ne disposent nulle part de bases arrière, de relais, de ressources et de ramifications». Il faut rappeler que notre pays a vécu seul durant des années le terrorisme intégriste et a dû également combattre seul les groupes terroristes algériens, au moment où leur leurs chefs réfugiés aux Etats-Unis et en Europe, profitant de la «complaisance» des gouvernements occidentaux, ont réussi à installer de véritables bases arrières. Combien d'armes, combien d'explosifs et combien d'argent ont été acheminés depuis ces pays «complaisants» au profit des terroristes algériens dans les maquis? Il aura fallu malheureusement que les Etats-Unis soient ébranlés un certain 11 septembre 2001 pour que le monde entier se réveille enfin et découvre la face hideuse du terrorisme. En parfait connaisseur du «phénomène», le président Bouteflika appelle sans ambages à «une coopération de bonne foi et dans la transparence ainsi qu'une attitude politique dénuée de toute ambiguïté». «Le crime terroriste doit être identifié et qualifié comme tel, aussi bien dans les législations nationales que dans les instruments internationaux», suggère encore le chef de l'Etat, qui souligne que «seule la conjugaison des efforts politiques, diplomatiques, juridiques et opérationnels pourra donner un sens à la nécessaire coopération internationale pour une lutte efficace contre le fléau du terrorisme». Dans son message lu devant les représentants de près de 60 pays, le chef de l'Etat en saluant les pays africains qui ont renforcé leur stratégie de lutte antiterroriste en se dotant d'un centre d'études de recherche sur le terrorisme dont le siège est à Alger, a appelé à la création d'un pacte de sécurité et de lutte contre le terrorisme à l'échelle planétaire sous l'égide de l'ONU. Le président de la République n'a pas en outre omis de soulever que le combat contre le terrorisme et les autres formes de criminalité transnationale organisée dans lesquelles il est imbriqué passe par la non-ignorance des obstacles au développement économique et social, notamment la pauvreté et les injustices qui constituent d'après lui «par eux-mêmes une violence insoutenable». Au sujet justement de la pauvreté et de la famine dans lesquelles se débattent nombre de pays africains, le chef de l'Etat dans un autre message adressé au «forum du Dakar agricole», qui s'est ouvert vendredi dernier, a appelé les pays développés à appuyer les pays africains. «Cet appui, indiquera M. Bouteflika, pourrait se traduire par des apports substantiels en ressources financières et en investissements ainsi qu'en matière de transfert de savoir-faire et de technologies». Pour le président de la République dans son message lu par son représentant personnel, M.Abdelkader Messahel, ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, la résorption de la facture agricole mondiale constitue à l'évidence un enjeu essentiel de notre temps. «Elle nécessite donc le développement d'un partenariat multidimensionnel à la mesure de l'ampleur des problèmes à résoudre», a-t-il conclu.