Encore une fois, le Parlement reconnu de Tobrouk n'a pu tenir sa réunion pour voter la confiance au gouvernement d'union nationale faute de quorum. Un des membres de l'instance parlementaire, Salah Fahima, a confirmé au journal Al-Yaoum la présence de Salah Aguila, le président, qui a quitté les lieux lorsqu'il s'est assuré que le quorum n'était pas atteint. Selon cette source, ils n'étaient que 70 élus présents sur les 186 que compte le Parlement. Mais, à en croire les déclarations du député Abdeslam Nassia, rapportées par la chaîne Libya al-Yaoum, le Parlement de Tobrouk n'arrive pas à réunir les élus en raison des profondes divergences sur l'accord de Skhirat. Selon lui, il faudrait que des mécanismes soient mis en place pour gérer cette réunion, sinon elle n'aura jamais lieu. Il a également fait état d'une nouvelle tentative hier de tenir la réunion. En attendant cette hypothétique rencontre, le Premier ministre du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez el-Sarraj, a appelé hier les Libyens à soutenir l'offensive pour reprendre Syrte au groupe Etat islamique alors que les autorités parallèles dans l'Est refusent d'y participer. "Nous saluons les victoires remportées par nos fils (...) dans la bataille pour la libération de Syrte (...) de l'organisation Etat islamique", a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Soulignant que "les victoires sur ces fronts méritent d'être l'exemple d'un projet national pour lutter contre le terrorisme", Fayez el-Sarraj a appelé "les Libyens à s'unir derrière ce projet national" pour combattre l'EI. L'offensive contre l'Etat islamique, qui a déjà fait 140 morts parmi les forces gouvernementales et plus de 500 blessés, bénéficie d'un large soutien dans les villes de l'Ouest libyen qui ont rallié le GNA dès son installation dans la capitale le 30 mars, alors qu'elle est totalement ignorée par les autorités parallèles basées dans l'Est. De leur côté, les forces du gouvernement parallèle, commandées par le général Khalifa Haftar, combattent depuis deux ans des groupes islamistes à Benghazi et dans sa région et peinent à libérer la totalité de la ville. Merzak Tigrine