Les gendarmes ont ramené du gros poisson dans leur filet Ce baron de la drogue qui n'a que 27 ans avait réussi à s'évader de la prison ultrasécurisée d'El Harrach grâce à la complicité de son avocate et de certains agents du pénitencier qu'il avait arrosés à coups de milliards... Il avait défrayé la chronique en avril dernier en organisant une évasion spectaculaire de la prison d'El Harrach. L'«Escobar» algérien a été arrêté dans la wilaya d'Aïn Témouchent par la brigade de la Gendarmerie nationale, apprend-on de source proches du dossier. Sa cavale aura donc duré presque deux mois. Il avait tous les services de sécurité du pays, qui ont obtenu une extension de la compétence territoriale, à ses trousses. Mais les hommes du général Menad Nouba ont réussi à couper court à son évasion qui avait mis en état d'alerte les plus hautes autorités du pays. Car, il faut le dire, cette grande évasion de la prison d'El Harrach est sortie droit du scénario d'un film hollywoodien. Elle a mis en «scène» un jeune homme de 27 ans, du nom d'Oussama, qui est en fait un grand baron de la drogue! Placé sous mandat de dépôt le 28 février dernier pour trafic de drogue, port d'armes à feu, de munitions et faux et usage de faux, cet «Escobar» algérien a réussi, en un laps de temps record et avant même d'être jugé, à planifier une évasion des plus spectaculaires dans la prison ultrasécurisée d'El Harrach. Pour arriver à ses fins, Oussama a «arrosé» tout le monde autour de lui, à commencer par son avocate, à qui il a remis la modique somme de cinq milliards de centimes pour tout organiser! Elle s'est ainsi rendue au pénitencier pour une visite de routine à son client. Après l'entretien et avant de quitter la prison, elle a remis une robe d'avocat et un badge au détenu pour circuler librement dans les couloirs avant d'arriver à la porte de sortie en toute quiétude. Néanmoins, cette avocate «maladroite» n'a pas agi seule, mais elle aura réussi à s'offrir les «services» de certains agents de la prison. Selon l'enquête menée par les services de la police judiciaire sous la supervision du parquet, l'évasion a été facilitée, planifiée et exécutée par l'avocate du détenu, avec la complicité de certains agents de l'établissement pénitentiaire et l'implication de certains membres de la famille du détenu. 17 personnes, dont la fameuse avocate, ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt. Mais cette histoire qui ressemble à un épisode de la série «Prison Break» montre l'ampleur qu'a pris le trafic de drogue en Algérie et les gros moyens dont disposent les trafiquants, même s'ils n'ont pas encore atteint la trentaine. Né à M'sila, dans la commune d'Ouled Adi Legbala, une commune relativement pauvre, Oussama est issu d'une famille modeste; son père est vendeur de pièces détachées automobiles d'occasion au village Brabra, dans la commune d'Ouled Adi Legbala. L'«Escobar» algérien a vu son train de vie s'améliorer considérablement au point de devenir l'un des plus riches de son village. Il aurait, grâce à son «business», réussi à acquérir d'importants biens immobiliers à M'sila et à Alger. Cela sans parler de ses voitures de luxe qu'il exhibait fièrement. Le jeune Oussama n'est malheureusement pas un cas isolé. Beaucoup de nos jeunes ont succombé à l'argent facile que rapporte la vente de ce poison. C'est la terrible réalité d'une société en crise, plus encline à fabriquer des dealers que des leaders...