L'Etat doit sécuriser cet examen Imaginons un instant les dégâts que provoquerait une autre fuite des sujets durant cette deuxième session. Le pays sera face à une terrible crise politique. L'examen du baccalauréat, dans sa deuxième session qui débutera demain est une double épreuve. L'examen concernera certes en premier lieu les élèves qui vont le passer, mais il constitue également une épreuve politique. Cette deuxième session ne concerne pas seulement le ministère de l'Education nationale, mais plutôt tout le gouvernement dans le sens où c'est la crédibilité de l'Etat qui se trouve engagée. A une nouvelle fuite des sujets d'examen, c'est tout le gouvernement qui sera discrédité et non seulement le ministère de l'Education dont l'affaire le dépasse de loin. C'est pour parer à toute mauvaise surprise que le gouvernement annonce une armada de mesures visant à assurer la sécurisation des examens de la deuxième session du baccalauréat, dont les épreuves débuteront demain avec plus de 500.000 candidats. Parmi les mesures susceptibles d'être appliquées, celle liée à la coupure des réseaux sociaux durant cette période, a suscité une vive polémique et un débat houleux au sein de la société. L'opinion publique ne semble point rassurée par les déclarations du ministère de l'Education qui a adopté un discours rassurant pareil à celui d'avant le baccalauréat du 29 mai dernier, émaillé par une série de fuites des sujets des examens, qui a discrédité le ministère de l'Education. Les Algériens s'interrogent sur les capacités du ministère de l'Education à lutter contre la fuite des sujets des épreuves du baccalauréat. Le gouvernement choisira-t-il la solution de facilité, en ayant recours à la coupure des réseaux sociaux durant cette période? Une solution qui risque de mettre l'Algérie sur la liste des pays qui interdisent ou censurent les réseaux sociaux, au même titre que la Corée du Nord, l'Erythrée, la Turquie, la Chine, le Vietnam, l'Iran, et le Pakistan. Pour le moment la question de la coupure générale de l'Internet est écartée dans le programme du gouvernement durant cette période pour une simple raison, cette procédure porterait préjudice à tous les abonnés, notamment les entreprises économiques qui activent via ce mode, pour effectuer leurs transa-ctions. La fuite des sujets des épreuves n'a pas seulement porté atteinte au baccalauréat, cet examen qui représente un enjeu important pour toute la communauté éducative, enseignants, élèves et parents d'élèves, mais relève d'un acte criminel et démontre également l'existence d'une crise de confiance entre le ministère de l'Education et ses acteurs. Ce qui laisse dire que le problème de la fuite des sujets est plus profond pour être résolu par une simple coupure d'Internet. Même si le gouvernement décide d'une coupure générale d'Internet, le problème de la fuite des sujets sera toujours d'actualité tant que la confiance n'est pas rétablie entre les différents acteurs du secteur de l'éducation. Le ministère de l'Education nationale affirme avoir pris des mesures nécessaires pour l'organisation de cette épreuve. «L'organisation est mise en place avec des mesures nouvelles draconiennes, ainsi que la logistique et les précautions qu'il faut pour aller vers le risque zéro fuite». Selon cette institution le ministère de l'Education n'a pas «lésiné» sur les efforts, en mobilisant tous les moyens humains et matériels et toutes les mesures ont été prises pour la réussite de cette session partielle. Pour l'instant, le ministère de l'Education nationale refuse de s'exprimer sur le contenu du plan préparé pour faire face à la triche, il s'est contenté seulement de déclarer que «des mesures draconiennes ont été prises dans ce sens» mais sans donner plus de détails. En effet, la tutelle a maintenu 81% des moyens mobilisés pour l'organisation des épreuves partielles du baccalauréat, et aussi avec le recours à l'installation des systèmes de brouilleurs pour lutter contre la triche via la 3G. Sur le plan de la sécurisation de l'examen, le ministère de l'Education nationale affirme avoir pris des mesures préventives, en collaboration avec les différents services de sécurité pour les épreuves partielles du baccalauréat 2016, ont révélé jeudi des responsables des secteurs concernés. Les services de la Sûreté nationale ont indiqué qu'un plan sécuritaire bien ficelé avait été mis en place pour assurer le bon déroulement des examens de la 2e session du baccalauréat 2016 dans tous les centres d'examens d'Alger, précisant que ses services ont pris toutes les mesures sécuritaires préventives, en mobilisant des éléments de la sûreté aux entrées des centres des examens et des patrouilles mobiles pour rassurer les candidats. De son côté, le ministère de la Santé affirme que ses services ont pris les dispositions nécessaires pour assurer un accompagnement psychologique des candidats, sous la pression.