en quête de terres est le titre d'un monologue que la comédienne algérienne présentera mercredi à la salle El Mougar... Nous l'avons découverte dans le Harem de Mme Osmane (Nadir Moknèche, 1999), plus récemment dans Les suspects (Kamel Dehane, 2003) ou encore dans Viva l'Aldjérie aux côtés de l'autre coqueluche de Nadir Moknèche, Beyouna. Nadia Kaci est en visite à Alger pour présenter mercredi prochain, une fois n'est pas coutume, un monologue chargé d'intimité. en quête de terres est l'histoire de Samira, une jeune algérienne dont le but après l'obtention de son visa est de partir en Angleterre pour retrouver H'san, l'homme qu'elle aime. En attendant de le rejoindre à Londres, elle est hébergée à Paris par sa cousine Nafissa. Celle-ci essaie désespérément de l'aider à partir afin de s'en débarrasser. Après quelques tentatives malheureuses, Samira finit par trouver un travail dans le 16e arrondissement. Elle devient «assistante de vie» auprès de Marie-Louise, une vieille dame frappée par la malade d'Alzeihmer. Marie-Louise est la mère de Véronique et Pauline, deux brillantes avocates, et maîtresse d'un vieux chien, Peter. A travers ces deux univers que tout oppose, Samira découvre une réalité qu'elle ne soupçonnait pas, celle de l'exil. «(...) lorsque j'ai décidé d'écrire cette pièce, confie Nadia Kaci, j'ai souhaité pousser certaines situations jusqu'à l'absurde en étant confiante sur la nature humaine (...). J'ai voulu parler du désir de se construire, de se réaliser. Du poids de la culpabilité». en quête de terres se veut, d'après Nadia Kaci, un plaidoyer pour une vie souvent lourde d'angoisse dans un pays en crise. Une vie où l'on est amené presque malgré soi à abandonner sa famille, son peuple. «Abandonner ses convictions et puis s'en recréer d'autres...», dit la comédienne. A propos de la structure du monologue, Nadia Kaci cite ces personnages qui gravitent autour de Samira et dont celle-ci fait partie: «Physiquement présentes, officiellement inexistantes. A qui l'on fait croire que leur présence est un poids, alors qu'elles déchargent humblement cette société des tâches dont personne ne veut. Samira découvre aussi à travers Véronique, Pauline, Marie-Louise et Peter, un univers dont elle n'avait pas conscience, celui de la solitude. La leur, mais aussi la sienne (...) s'ils sont opposés, pour moi, tous ces personnages ne forment au final qu'un seul être. Un petit état d'humanité». Ce n'est certainement pas fortuit si Nadia Kaci a choisi de porter sur scène ce genre de sujet aussi délicat que profond, celui des déchirures de l'immigration. Ce qui n'est pas étranger à son existence devient une force créatrice que la comédienne ne manquera pas d'exprimer sur la scène d'El Mougar avec tout son talent, sa perspicacité et sa beauté de femme.