Nouria benghebrit, ministre de l'éducation nationale «Cette idée s'est davantage précisée après les interférences créées par l'intrusion des réseaux sociaux durant la précédente session.» La faillite du système d'organisation de l'examen du baccalauréat, n'est un secret pour personne. Ministère de l'Education nationale, syndicats d'enseignants, parents d'élèves sont tous unanimes sur la nécessité de sa refonte afin d'accompagner les changements et les mutations dans le monde. En réponse à toutes ces voix qui s'élèvent, le gouvernement est décidé à adopter la recommandation phare ressortie de la conférence nationale sur l'évaluation de la réforme du système éducatif entamée en 2003. Il s'agit bien du point lié à l'allègement du calendrier de l'examen du baccalauréat. Une décision à double objectif qui permettra, à la fois, de réduire les dépenses de l'Etat dans l'organisation de ce grand rendez-vous scolaire et aux élèves de préparer ce rendez-vous dans les meilleures conditions, d'atténuer la pression sur le candidat à cet examen «décisif» et «pesant sur le plan psychologique et physique durant toute l'année». Le ministère de l'Education nationale a proposé l'organisation des examens anticipés dans les matières secondaires afin de réduire la charge sur les candidats, mais aussi de les inciter à faire plus d'efforts tout au long du cycle secondaire pour espérer réussir leur baccalauréat. Pour cela, la tutelle avait proposé «l'organisation de ces épreuves en deuxième année secondaire et également l'application de la fiche de synthèse se basant sur une évaluation contenue du parcours des candidats depuis le secondaire», a indiqué, avant-hier, l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale. Nedjadi Messeguem, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. L'idée d'une refonte globale du système d'organisation de cet examen fait son bonhomme de chemin, et sera applicable dés la prochaine rentrée scolaire. «Cette idée s'est davantage précisée après les interférences créées par l'intrusion des réseaux sociaux durant le déroulement de la précédente session» a-t-il précisé, avant d'ajouter: «Il nous faut aller vers une réforme totale du baccalauréat, qui prendra forme dès l'année prochaine, tant pour ce qui concerne la révision du délai de son déroulement trois jours au lieu de cinq jours, les coefficients des épreuves sujettes à examen, l'introduction d'un contrôle continu, voire l'aménagement d'épreuves anticipées» a-t-il expliqué. Selon ce dernier, la prochaine rentrée scolaire sera marquée par une refonte globale du système du baccalauréat. «Le baccalauréat sera donc revu et réorganisé», notamment en ce qui concerne la durée des épreuves, jugée «longue et stressante» a-t-il affirmé. En effet, l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, a estimé que le système d'organisation des sessions du baccalauréat actuel, en cours depuis de nombreuses années, a «démontré ses limites» face aux nouvelles technologies de communication, d'ou la nécessité d'accompagner les changements et les mutations qu'a connus le monde dans ce domaine. En cas de nouveaux cas de fuites de sujets d'examen à l'avenir, le gouvernement et le ministère de l'Education nationale devront sévir, en infligeant des sanctions modèles aux responsables de ces actes afin de préserver la crédibilité de ce diplôme, mais aussi d'imposer le respect de la loi. Par ailleurs, l'objectif escompté de cette démarche est de «relever le niveau du bac et donner davantage de crédibilité à cet examen qui a été dévoyé à cause de l'instauration de certaines pratiques comme la limitation du seuil des leçons à apprendre», a-t-il souligné. Pour rappel, la révision du système d'organisation de cet examen devait avoir lieu cette année; faute d'un calendrier léger la tutelle a pris la décision de reporter son application pour l'année prochaine. Outre la révision du système de baccalauréat il y aura également le lancement du baccalauréat professionnel sur instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Pour l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, l'accélération de l'application de cette recommandation s'explique par les «dysfonctionnements» relevés lors de l'examen du baccalauréat, et qui «vont nous amener à revoir, de fond en comble, l'organisation de l'Onec, chargé de l'élaboration des sujets d'examen, de leur impression et de leur acheminement vers les lieux de concours». Pour ce qui est de la précédente session partielle de l'examen du baccalauréat dont les épreuves ont pris fin avant-hier, M.Messeguem a estimé qu'elle s'est «déroulée dans de bonnes conditions, contrairement à la session ordinaire marquée par une fuite massive de sujets d'examen». Pour ce qui est du taux d'absentéisme enregistré lors de cette session partielle, le représentant du ministère a affirmé que quelque 52.000 élèves, parmi lesquels 45.000 candidats se sont inscrits en qualité de candidats libres, ne se sont pas présentés pour prendre part aux épreuves, «des taux légèrement supérieurs» à «ceux constatés lors des sessions précédentes».