Ministère de l'Education et syndicats sont d'accord pour ces deux propositions censées apporter une amélioration au système actuel. La méthode choisie actuellement pour l'organisation de l'examen du baccalauréat est remise en cause et sa refonte serait inévitable. Ainsi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a proposé, lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence nationale sur l'éducation, de revoir la manière dont se déroule l'examen du bac. À ce propos, M. Sellal a évoqué quelques propositions tout en insistant sur l'importance de réduire la durée des jours d'examen. "Passer l'épreuve du bac en 5 jours ne nous mènera nulle part. Il serait souhaitable de scinder l'épreuve en deux temps, ou faire une partie orale et une autre écrite", a-t-il proposé. Nouria Benghebrit, ministre de l'Education, a souligné que son secteur a pris en considération les doléances des élèves et de leurs parents et nous nous concertons sur la meilleure façon dont l'examen sera présenté. Mme Benghebrit a fait savoir que son ministère a proposé d'anticiper certaines épreuves dans l'optique de diminuer la pression des 5 jours. "Parmi les pistes favorisées et le passage de l'épreuve physique bien avant le début des évaluations finales ou de diminuer le nombre de jours de passage de l'épreuve", a noté la première responsable du secteur. Cette réflexion semble mettre le ministère et les syndicats d'accord. À ce propos, Idir Achour, porte-parole du CLA, se dit favorable à la refonte de l'examen du bac. "Notre première proposition est d'éliminer le deuxième sujet et le recours à la fiche de synthèse. Cette dernière obligerait les élèves à davantage d'assiduité en classe, nous aurons moins d'absentéisme. La fiche de synthèse peut même contraindre les cours particuliers. Nous avons, également proposé, la mise en place de la deuxième session où la fiche de synthèse serait utilisée", a expliqué M. Idir. Même son de cloche du côté de Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest). Le syndicat propose, lui aussi, le retour à la fiche de synthèse avec le rachat et le passage des matières secondaires en 2e année et les matières essentiales en terminale. Le Cnapest demande, également, la révision du système d'évaluation et le recours exclusif au style direct. Pour ce faire, le syndicat propose d'opter pour une évaluation partagée entre 50% de style direct et 50% de style indirect. Le syndicat demande, aussi, l'intégration des enseignants correcteurs au sein de la commission de délibération. "Nous demandons le retour à l'enseignement technique, du fait que la situation économique du pays l'impose. Nous proposons, aussi, la mise en place du bac professionnel", a développé M. Boudiba. Plaidoyer pour le bac professionnel La mise en place du baccalauréat professionnel en Algérie est une option sur laquelle planche actuellement le ministère de l'Education nationale, a indiqué, hier, à Alger, Messeguem Medjadi, inspecteur général du ministère. "Nous planchons actuellement sur la mise en place du baccalauréat professionnel et nous souhaitons aboutir à cet objectif en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l'Enseignement et de la Formation professionnels", a indiqué M. Messeguem dans une déclaration à la presse en marge de la Conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école. "Il s'agit d'une option à laquelle le ministère de l'Education nationale adhère, car le bac professionnel est aussi un moyen d'aller vers l'université", a-t-il indiqué, appelant à une "harmonie" entre les trois ministères concernés pour que ce bac "devienne une réalité". Selon le cadre du ministère, la mise en place du bac professionnel "est importante", car, a-t-il expliqué, "il y va de l'avenir d'une bonne partie de notre population scolaire qui se trouve actuellement sans profil". Il a relevé qu'il y a des élèves qui sont dans l'enseignement secondaire et orientés vers une formation académique, alors que le profil de l'enseignement professionnel est le mieux indiqué pour eux. M. Messeguem a rappelé, à cet effet, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait recommandé d'instaurer le bac professionnel, dans son allocution d'ouverture de cette conférence, précisant que l'atelier chargé de l'orientation scolaire, mis en place à l'occasion de cette rencontre, s'attelle à étudier tous les aspects liés au bac professionnel. D. S.