Actuellement, la tendance est plutôt pour le commerce que pour les investissements. Au lendemain de la visite de la délégation du Medef dans notre pays, la presse française s'est interrogée sur le «peu d'entrain» des patrons de l'Hexagone à investir directement sur le marché algérien. «Algérie : l'ouverture de l'économie menace la place de la France», titre le journal économique Les Echos, au moment où La Tribune souligne que « les chefs d'entreprises français sont prêts à s'engager plus en Algérie ». Les deux canards spécialisés dans l'économie se sont en outre interrogés sur la «timidité» des entreprises françaises sur le marché algérien, ce qui pourrait à terme, notent les éditorialistes, «coûter à l'Hexagone sa place de partenaire privilégié de l'Algérie». Ainsi, en dépit des relations excellentes dont jouissent les deux pays depuis l'avènement des présidents Bouteflika et Chirac, la coopération économique, telle que souhaitée notamment par les Algériens, n'a pas encore vu le jour. Les journaux français n'hésitent pas à relever une «éventuelle perte de parts de marché des Français». Ils expliquent cette éventualité par la diversification du partenariat que l'Algérie intensifie de par le monde en soulignant, pour étayer la «thèse», la présence accrue de nombre de pays, tels que l'Italie, l'Espagne et la Chine. Sans oublier bien évidemment l'accord d'association avec l'Union européenne et l'adhésion future de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), entre autres champs du partenariat multilatéral. Pourquoi les 120 chefs d'entreprises français, qui ont séjourné dans notre pays la semaine dernière, se sont contentés de faire des promesses à leurs homologues algériens? Quant aux autres marchés, notamment africain et américain, les entrepreneurs français sont moins intéressés et figurent ainsi dans le groupe du taux le plus faible. Cela est d'autant plus vrai, quand on sait qu'en Algérie par exemple, il n'y a que six nouvelles implantations françaises en 2004, au moment où les investissements ont plafonné. D'après des chiffres de la Banque de France, il apparaît ainsi clairement qu'en 2003, l'Algérie était, par ordre d'importance, classée le 50e pays pour les investissements directs français. Actuellement, la tendance est plutôt pour le commerce que pour les investissements. Le Medef, qui a fait pour cette année 2005, le pari de l'Algérie, s'est déclaré confiant en l'avenir de l'Algérie qui est en train de mettre en place un modèle économique qui marche. D'après M.Courtaigne, vice-président-directeur général de la branche internationale de Medef, les entreprises françaises doivent faire vite et s'adapter aux lois de l'Algérie et à ses règles de fonctionnement. «La stabilité en Algérie et son intégration dans le monde sont deux signes très forts», conclut-il. Enfin, il y a lieu de signaler que la Coface, l'assureur-crédit français qui évalue pour ses clients la santé économique de 45 millions d'entreprises dans le monde, a revu positivement la cotation du marché algérien. En termes d'investissements, l'assureur-crédit français évalue tout ce qui peut se faire en Algérie. «Le marché algérien est un risque tout à fait satisfaisant pour les entreprises françaises», a assuré le président de la Coface, dans une déclaration à l'APS.