Le débat sur l'amnistie générale commence à prendre forme à mesure que les week-ends politiques se succèdent. Même les partis dits démocrates, qui ne veulent pas être en reste de la nouvelle dynamique insufflée par la proposition présidentielle qui consiste à aller le plus loin possible dans le processus de réconciliation nationale, refont surface, à l'image du MDS d'El-Hachemi Chérif. Ce parti a en effet, organisé, jeudi dernier, une conférence-débat sur le thème «Consensus de sortie de crise». Derrière cet intitulé, les participants ont tenté de «lancer le débat» sur le concept de réconciliation nationale. Pour Hassen Teguia, chargé de la communication au MDS, «la société a grand besoin de débattre de la question pour donner un sens concret à une démarche qui l'interpelle au premier chef», puisqu'il est entendu que le projet présidentiel sera soumis à référendum. La première remarque du MDS concerne prioritairement les valeurs démocratiques autour desquelles doit impérativement se construire la réconciliation nationale. L'autre préalable de taille concerne, selon les conférenciers, l'attitude à adopter face au «besoin de justice qui est exprimé par les familles des victimes du terrorisme et par la société algérienne». Loin de réfuter la démarche présidentielle pour la simple raison que l'amnistie risque de «victimiser» encore plus les familles endeuillées par le terrorisme et la société en général, Teguia propose, au contraire, de «réfléchir et de faire des propositions afin de trouver comment envisager une amnistie qui ne tourne pas le dos à ce besoin de justice». Entrant notamment dans le cadre de la préparation de son congrès, prévu les 24, 25 et 26 mars prochain, le MDS semble faire du thème de la réconciliation nationale son cheval de bataille pour revenir sur une scène politique qu'il a quelque peu désertée par sa démarche qui a consisté à boycotter tous les rendez-vous électoraux.