Démarche C?est sur un ton mesuré que le leader du RCD entame sa campagne électorale. «Mise en place d?une commission indépendante qui sera chargée de faire une évaluation de la situation du pays, rétablissement du week-end universel les samedi et dimanche et restitution des médias publics à leur vocation d?instrument de communication et d?information au service du citoyen.» C?est autour de ces trois axes que le président du RCD, Saïd Sadi, a articulé l?aspect innovant de son programme électoral pour la présidentielle du 8 avril prochain. En effet, dans une conférence de presse qu?il a animée, hier, au CIP, en compagnie de son directeur de campagne, Djamel Ferdjallah, le Dr Sadi a estimé que ces trois propositions sont des «urgences majeures qui conditionnent la crédibilité, sinon le contrat de confiance qui doit lier les dirigeants (du pays) à la nouvelle Algérie». En présentant le programme de son parti pour ce scrutin, le patron du RCD a clamé que «les sources d?inspiration» de ses propositions sont la déclaration du 1er Novembre 1954 et la plate-forme de la Soummam. Ce sont, a-t-il dit, «les deux documents qui sont les référents de l?Algérie contemporaine qui en appellent à la construction d?un Etat démocratique et social». S?agissant des thèmes de la campagne électorale, M. Sadi s?est «engagé à prendre en charge, dans le contrat que l?Algérie de demain devra présenter aux citoyens», à faire en sorte que «la réforme de l?Etat soit une exigence absolue». «La réforme de la justice comme condition de crédibilité des institutions», «un plan Marshall pour la jeunesse et une mise à niveau en matière de formation», enfin «le statut de la femme ne peut pas s?accommoder du Code de la famille actuel». Ce dernier sera «abrogé car anticonstitutionnel». Les autres volets du programme ont trait à tous les autres aspects de la vie économique et sociale. Les questions des journalistes durant cette conférence ont tourné autour de la situation en Kabylie qui vit un véritable imbroglio depuis près de trois ans et sur la crédibilité du futur scrutin. Sur le premier sujet, M. Sadi a estimé que c?est «une même source qui manipule les pro et les antidialogue avec le pouvoir», tandis que sur le second thème, il a admis que «pour la première fois, les partis politiques ont la possibilité de contrôler le vote». Ce qui n?est pas rien.