Mahmoud Abbas est allé loin, jeudi, en limogeant de hauts responsables de la sécurité. La feuille de route semble être sur la bonne voie après le sommet de Charm El Cheikh. En effet, en dépit des attaques au mortier, menées par le mouvement Hamas, dans la nuit de mercredi à jeudi contre les colonies israéliennes implantées sur la bande de Gaza, Abbas et Sharon comptent tenir leurs engagements, ceux de mettre un terme à tous les actes de violence, conclus d'un commun accord, la semaine dernière. La retenue est donc de mise de part et d'autre du mur de séparation. D'ailleurs, en raison de ces actes isolés, une rencontre israélo-palestinienne qui était prévue jeudi pour discuter de l'application des arrangements du sommet de Charm El-Cheikh a été reportée par Israël. Pour réitérer sa volonté de mettre un terme aux attaques contre les positions israéliennes, le président de l'Autorité palestinienne s'est rendu, hier à Gaza pour des discussions avec le Hamas et le Jihad islamique.L'objectif étant de les appeler à respecter «l'accalmie» qu'il avait convenue avec eux fin janvier, même si le mouvement Hamas avait déclaré quelques heures seulement après la clôture du sommet de Charm El Cheikh, que les décisions de la rencontre «n'engagent que l'Autorité palestinienne». En soirée de jeudi, Moussa Arafat, chef des services de sécurité palestiniens à Gaza, rencontrait Dan Harel, le commandant du secteur militaire sud incluant Gaza, au point de passage d'Erez entre le territoire israélien et la bande de Gaza. Ne voulant laisser aucun argument au Premier ministre israélien pour poursuivre ses actions militaires contre les populations des territoires occupés, le président de l'Autorité palestinienne est déterminé à amener les groupes armés palestiniens à cesser les hostilités. Mahmoud Abbas est allé loin, jeudi, en limogeant de hauts responsables de la sécurité qui n'ont pas réussi à faire cesser les tirs d'obus contre des colonies juives à Gaza malgré l'accord sur le cessez-le-feu. Parmi les personnes limogées, figurent le chef de la Sûreté nationale, le général Abdelrazzak Al-Majaïda, le directeur de la police, le général Sakb Al-Ajez ainsi que le chef de la Sûreté nationale dans le sud de la bande de Gaza, le général Omar Achour. A noter que le général Al-Majaïda est le commandant de la Sûreté nationale, «l'armée» de l'Autorité palestinienne pour la bande de Gaza et la Cisjordanie, ce qui fait de lui le plus haut responsable sécuritaire palestinien. Par ailleurs, le président de l'Autorité palestinienne a donné des «instructions fermes» aux services de sécurité pour qu'ils fassent cesser les attaques contre des cibles israéliennes dans la bande de Gaza. Côté israélien, Ariel Sharon s'est même opposé, comble du paradoxe, à l'organisation d'un référendum sur le retrait de Gaza, annoncé récemment par son ministre des Affaires étrangères, Sylvain Shalom. «Ce serait une perte de temps intolérable qui reporterait d'un an le retrait», estime Sharon, dans une interview publiée jeudi par le quotidien Haaretz.