Mahmoud Abbas doit rencontrer aujourd'hui le Premier ministre norvégien pour discuter de la relance du processus de paix avec Israël. Le sommet de Charm El Cheikh, en sus de l'espoir qu'il a suscité chez les Israéliens et les Palestiniens, demeure fragile en raison de la menace des factions armées palestiniennes de revenir aux attentats. L'accord de principe conclu entre Mahmoud Abbas, la veille du sommet, avec le mouvement Hamas et le Hezbollah, en faveur de l'arrêt de toute action militaire contre Israël, a été contredit au cours de ces derniers jours. Les attaques au mortier perpétrées et revendiquées dans la nuit de mercredi à jeudi dernier par le Hamas sont symptomatiques des difficultés que pourraient rencontrer dans les tout prochains jours, le président de l'Autorité palestinienne. Car M. Abbas est non seulement tenu de respecter ses engagements avec Ariel Sharon, mais surtout de faire des concessions aux mouvements sus-cités, d'autant plus que ces derniers sont devenus des partenaires politiques incontournables dans le dialogue israëlo-palestinien. D'ailleurs, au lendemain des attaques au mortier contre les colonies israéliennes de Gaza par les activistes de Hamas, le président de l'Autorité palestinienne a aussitôt pris langue avec les chefs de ce mouvement. Une occasion pour rappeler à ses interlocuteurs l'engagement de cessez-le- feu pris la veille avec le Premier ministre israélien et par là même leur «promesse» de cesser toute hostilité. Toujours dans le cadre de cette course effrénée contre la montre, Mahmoud Abbas a procédé au limogeage de hauts responsables de la police palestinienne. En effet, en l'espace de 24 heures il vient de nommer le successeur du général Abdelrazak Al-Majaïda, en l'occurrence son adjoint, à savoir Mahmoud Asfour. Le président de l'Autorité palestinienne qui doit rencontrer, aujourd'hui le Premier ministre norvégien, Kjell Magne Bondevik, pour discuter de la relance du processus de paix avec Israël, a rencontré, hier, les représentants du Hamas et du Djihad islamique. Rappelons que la Norvège s'est fortement engagée dans les efforts visant à résoudre le conflit israélo-palestinien dans les années 1990, accueillant les premiers pourparlers secrets entre les deux parties, lesquels ont abouti aux accords de paix d'Oslo en 1993. D'autre part, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, est attendue dimanche à Gaza où elle sera reçue par le chef de la diplomatie palestinienne, Nabil Chaath, pour discuter de l'aide de l'UE aux Palestiniens, toujours selon une source palestinienne officielle. Pour sa part le ministre palestinien Sakb Erakat a annoncé avoir rencontré vendredi le numéro 2 du gouvernement israélien Shimon Peres pour des entretiens axés sur la reprise du processus de paix. Enfin, après avoir préconisé l'organisation d'un référendum sur le retrait israélien de la bande de Gaza, une éventualité aussitôt rejetée par Ariel Sharon, le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, va visiter aujourd'hui le Royaume-Uni et la France pour demander leur soutien à une proposition de l'Etat hébreu de considérer le Hezbollah chiite libanais comme une «organisation terroriste». Ce qui renseigne sur les intentions d'Israël vis-à-vis des mouvements armés palestiniens.