Pourquoi les caméras cachées envahissent-elles les chaînes arabes? C'est la question que plusieurs sociologues et spécialistes en communication se posent. Alors que le Ramadhan est un mois sacré et religieux, les caméras cachées se sont imposées depuis quelques années comme un moyen de divertissement très présent dans la grille du Ramadhan. Chaque pays s'illustre avec sa caméra cachée particulière. Cette année, l'Algérie a battu le record de production de caméras cachées avec plus de 20 caméras cachées dont cinq réalisées par une seule chaîne: Ennahar TV. Bien sûr, la caméra cachée qui a fait le buzz et qui a placé la chaîne Ennahar TV au sommet de l'audience en Algérie c'est le programme «Rana Hkamnak», une caméra cachée politique qui a piégé plusieurs ministres, dont la plus célèbre est celle de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Un épisode qui a été très suivi par les téléspectateurs et qui a boosté encore plus l'audience d'Ennahar TV. Après celle-ci, la Tunisie qui a réalisé plus de cinq caméras cachées, et la chaîne qui s'est illustrée dans ce jeu c'est la 9e chaîne Ettassia TV qui est devenue reine des expériences sociales en caméra cachée. Il y a quelques jours, elle a voulu voir comment les gens réagiraient en voyant un épicier refuser de servir une cliente, car elle portait une jupe. Mais celle qui a fait le buzz et qui réalise de bons scores dans les audiences c'est la caméra cachée «Allo Djedda». Le programme est fondé sur l'idée de Wassim Herissi, alias Migalo, célèbre imitateur tunisien qui a animé une caméra cachée où il se fait passer pour l'ancien président, Zine El Abidine Ben Ali. Présentée par l'animateur Maki Halal, la caméra cachée met l'invité devant une communication par Skype avec Ben Ali, dont la voix est bien évidemment imitée par Migalo. Un succès tel que le président Ben Ali en personne a attaqué en justice la chaîne afin de stopper la diffusion de ce programme. Une autre plainte a été adressée à la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) le gendarme du paysage audiovisuel tunisien. En Egypte, la caméra cachée n'est pas en reste et celle qui fait polémique en ce moment est celle de la chaîne Ennahar égyptienne, avec son programme Mini Daesh, une caméra cachée où elle met en scène une prise d'otages d'artistes dans une maison de retraite par des faux combattants de Daesh. Le programme fait polémique dans le milieu audiovisuel arabe, mais il n'a pas été stoppé par l'Autorité de régulation audiovisuelle égyptienne. Le gouvernement en place veut autoriser ce programme pour dénoncer la haine et la violence des groupes armés de l'Etat islamique. Chez nous, ce genre de programme a été supprimé l'année dernière. En effet, Sofiane Dani avait produit la caméra cachée Otages qui mettait les personnalités piégées dans la même situation que le programme égyptien Mini Deach. [email protected]