Ce duel marquera cette finale de cette Euro Les deux astres de cet Euro 2016 menacent le record du Français Michel Platini, celui des buts (9 réalisations en 1984) inscrits dans l'histoire de l'Euro. La France a un nouveau super-héros: Antoine Griezmann, qui porte les espoirs de tout un pays pour la finale de l'Euro contre le Portugal et sa superstar Cristiano Ronaldo, demain soir au stade de France, après avoir terrassé l'Allemagne 2-0. «Zinédine Griezmann» l'ont déjà rebaptisé les réseaux sociaux, alors que la France renoue avec les bons souvenirs, quand le visage de Zidane était projeté sur l'Arc de Triomphe, à Paris, un soir de juillet 1998 pour célébrer la France championne du monde. Griezmann a inscrit un doublé contre les Allemands champions du monde en demi-finale et la foule en liesse s'est répandue sur les Champs-Elysées. C'est un choc de titans qui s'annonce. Les deux astres de cet Euro 2016 menacent le record du Français Michel Platini, celui des buts (9 réalisations en 1984) inscrits dans l'histoire de l'Euro. Ronaldo a égalé cette marque en quatre Euros de suite. Griezmann en est déjà à 6 buts en une édition, meilleur artificier à 25 ans de cet Euro à domicile. La finale de demain est aussi une revanche. Quand les deux joueurs se sont croisés la dernière fois, le 26 mai en finale de la Ligue des champions, c'est CR7 qui l'avait emporté avec le Real Madrid face à l'Atletico Madrid de «Grizi». Le Français avait même manqué un penalty. Ses nerfs n'ont pas craqué avant-hier quand il s'est élancé dans cet exercice pour ouvrir le score face au meilleur gardien de la planète, l'Allemand Manuel Neuer. La finale va opposer deux pays très proches et soutenus par une énorme ferveur populaire. D'un côté, la France, portée par un élan populaire qui va crescendo et dont les Bleus espèrent qu'il les emmènera au bout, comme au Mondial-98. De l'autre, le Portugal, qui jouera presque à domicile puisque vit en France une communauté portugaise très importante, estimée à plus de 750.000 personnes (sans compter les Français d'origine portugaise). Le match au Stade de France, à Saint-Denis (banlieue de Paris) sera aussi l'occasion d'écrire une nouvelle page glorieuse de l'histoire du football français. Les Bleus peuvent ajouter un troisième Euro à leur collection, après celui de 1984 gagné avec Platini à la maison, et celui de 2000, édition coorganisée par la Belgique et les Pays-Bas. «C'est une très belle histoire mais on n'a pas la prétention ni le pouvoir de régler tous les problèmes des Français. On a ce pouvoir de leur procurer des émotions et de leur faire oublier leurs soucis», a assuré Didier Deschamps, le sélectionneur. Le Stade de France, dans l'histoire du foot, est une enceinte chargée de symboles. C'est sur cette pelouse que les Bleus de Zinédine Zidane ont remporté la Coupe du monde face au Brésil en 1998 (3-0). Le trait d'union entre la génération 1998 et aujourd'hui, c'est Didier Deschamps. Il était le capitaine des Bleus champions du monde en 1998 et d'Europe en 2000. Il peut maintenant être champion d'Europe des nations une nouvelle fois, mais comme coach, à 47 ans. Deschamps c'est le père la victoire. Et aussi un homme protégé par sa bonne étoile. La formule est restée célèbre et elle est de Platini: «Napoléon disait que pour gagner des batailles, il faut de bons soldats et de la chance. Didier en a toujours eu. Je me demande d'ailleurs si quand il est né, il n'est pas tombé dans un bénitier». Demain soir, au Stade de France, il y aura en face des Bleus un joueur qui a la haine de la défaite chevillée au corps. En 2004, Ronaldo avait 19 ans et avait fondu en larmes après la défaite en finale de «son» Euro à domicile contre la Grèce. Aujourd'hui, il a 31 ans. Il sait que ses années au haut niveau sont comptées. Il a vu son grand rival Lionel Messi annoncer sa retraite internationale avec l'Argentine cet été après un énième échec en finale de la Copa America, après celui cruel en finale du Mondial-2014 au Brésil. CR7 a prévenu: «Après la finale perdue de l'Euro 2004 face à la Grèce, j'avais pleuré de tristesse. Dimanche, j'espère à nouveau pleurer. Mais de joie». La France, elle, se souvient que 16 ans se sont écoulés entre ses deux titres européens, en 1984 et 2000. 16 ans après le dernier, l'heure de recommencer?