Le Premier ministre a exhorté les directeurs des établissements à diminuer de moitié leurs dépenses. Le gouvernement invente les astuces pour faire des économies. Les établissements publics doivent serrer la ceinture. Ils sont désormais appelés à gérer leurs budgets respectifs au centime près. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal leur a adressé récemment une note confidentielle les invitant à réduire les dépenses du budget annuel. Devant la baisse des prix du pétrole et le recul des réserves de changes, le gouvernement ne peut plus supporter la charge des frais. M.Sellal a ordonné les directeurs des établissements de diminuer de moitié leurs dépenses. Cette décision rentre dans le cadre de la politique d'austérité appliquée par le gouvernement. Selon des sources, cette décision concerne les établissements publics tous secteurs confondus, à savoir la santé, l'éducation, les universités, les entreprises et les administrations publiques. La note définit même le taux de consommation des budgets. Dans cette instruction, il est indiqué clairement que les établissements publics auraient le droit d'utiliser 30% de la seconde moitié de leur budget, mais seulement sur dérogation. Dorénavant, les établissements publics doivent justifier les dépenses en soumettant la demande à l'approbation du gouvernement. Les 20% restants du budget serviront pour les «besoins d'extrême urgence» - qui restent à définir -, sinon ils resteront conservés pour être automatiquement comptabilisés dans le budget de l'année à venir. La restriction du budget des universités et des hôpitaux risque d'avoir des conséquences néfastes sur la qualité de prestations. Au niveau des hôpitaux, le manque se fait déjà sentir. Le déficit en matière de matériels médicaux et de médicaments est important. Les entreprises publiques ne seront pas en reste. Déjà en difficultés, les entreprises risquent de voir leur situation empirer avec cette nouvelle décision. A ce titre, les collectivités locales sont également appelées à se prendre en charge. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bedoui a appelé directement les P/APC à trouver des solutions pour financer et payer leurs charges. Sachant que le Trésor public ne peut plus supporter les charges des 1 541 communes, le gouvernement a opté pour une nouvelle méthode de gestion des communes qui s'appuie sur leurs propres ressources et l'autofinancement allant dans le sens d'une rationalisation des dépenses. Ce n'est pas tout. Faute de source de financement le gouvernement a dû même renoncer à plusieurs projets inscrits dans le plan quinquennal 2014/2019. Plusieurs secteurs ont vu le nombre de projets réduits. A l'exception des projets qui ont été déjà lancés et les projets jugés prioritaires, les autres ont été sacrifiés à cause de la crise. Durant cette année, très peu d'investissements publics seront lancés, marquant ainsi le début effectif d'une ère d'austérité. Les départements ministériels ont été même instruits de réduire les dépenses des visites sur le terrain et les cérémonies. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a adressé à plusieurs reprises des notes à ses collaborateurs les invitant à rationnaliser les dépenses. Le patron du gouvernement s'est même senti «obligé» de préciser le taux d'économie à réaliser. Il a recommandé de réduire de 4% les dépenses de fonctionnement et de 90% les dépenses consacrées aux achats de fournitures et de téléphone. Avec la crise qui persiste, le gouvernement devra trouver d'autres solutions pour faire des économies.