Il se servait de sa plume comme d'une arme Un journaliste chevronné qui a pris conscience de l'importance de contribuer à la libération de son pays et à la relance du plan de reconstruction de l'Algérie indépendante. L'un des pères fondateurs et pionniers de la presse algérienne, qui s'est servi et savait se servir de sa plume comme d'une arme pour défendre la cause nationale, durant la guerre de Libération nationale, et de participer, par la suite, à la formation de la jeune génération de journalistes après l'indépendance de l'Algérie, Mohamed Bouaroudj, tire sa révérence. La disparition de Bouaroudj intervient à quelques mois seulement après le décès de son compagnon de plume, le défunt Noureddine Nait Mazi. Deux grands noms de la presse algérienne disparaissent l'un après l'autre en laissant derrière eux des mémoires, des images et des noms gravés en lettres d'or dans le registre de l'histoire de la presse nationale. L'Algérie a perdu un journaliste chevronné, militant de la cause nationale, et un homme de lettres, qui a consacré sa vie au service de son pays et à la défense des causes nobles. L'homme a laissé ses empreintes dans l'histoire contemporaine du pays, avec tous ses compagnons qui ont cru et porté haut la cause algérienne et leur engagement constant qui a contribué à l'indépendance et à la construction du pays après l'indépendance. «Un militant chevronné qui a pris conscience de l'importance de contribuer à l'indépendance de son pays, mais aussi à la relance du plan de reconstruction du pays dévasté par le feu de la guerre, après son indépendance. Né le 8 octobre 1935 à Mila, Mohamed Bouaroudj a fait ses études à l'institut Benbadis de Constantine (1950-1954), et obtient son baccalauréat à Lattaquié (Syrie) en 1957 et une licence en droit de l'université de Damas en 1961 avant de rejoindre, pour une année, la faculté militaire de Baghdad. Il a entamé sa carrière de journaliste en 1959 alors qu'il était encore étudiant en droit à l'université de Damas en Syrie. Il faisait partie d'un groupe d'étudiants algériens chargé par le bureau du FLN d'animer une émission radiophonique à caractère politique destinée au Maghreb. Parmi ces étudiants, il y avait Mohamed Mehri, Belkacem Khammar et El Hachemi Kaddouri. Après l'indépendance du pays, il était parmi le premier noyau qui a animé le premier quotidien algérien de langue arabe: Echaâb. Ce noyau comprenait Mohand Saïd Oubélaid comme secrétaire général de rédaction qui venait des Affaires étrangères, Ahmed Ghazali, futur wali et ministre de l'Habitat, Abderrezak Guessoum, futur président de l'Association des Ouléma d'Algérie, Larbi Zoubeïri, futur président de l'Union des écrivains et des journalistes algériens ainsi que Brahim Azzouz comme maquettiste, Tayeb Cherif, écrivain tunisien et Zineb Tébessi, l'épouse de Mohamed El Mili, le directeur général. C'est en 1962 qu'il a rejoint la rédaction du journal EChaâb, avant d'être nommé, par décret présidentiel, directeur du journal en 1980, à l'époque de Abdelhamid Mehri, ministre de l'Information, poste qu'il occupa jusqu'en 1984. Aujourd'hui l'Algérie rend hommage à ce grand monsieur dont le nom sera toujours présent, et l'histoire n'oubliera à jamais ce qu'il a fait pour son pays», lit-on dans l'hommage qui lui a été rendu par le journal EChaâb de son vivant, à l'occasion du 50ème anniversaire de la création du journal en 2012.