La délégation des archs sort renforcée de son premier test avec la base. Le dialogue gouvernement-archs reprendra aujourd'hui sur fond de grande satisfaction de part et d'autre. Ainsi, alors que le Chef du gouvernement a manifesté récemment son optimisme quant à l'aboutissement des pourparlers engagés depuis le 14 janvier dernier, la délégation des archs sort renforcée de son premier test avec la base du mouvement citoyen. La sérénité constatée lors du dernier conclave de l'interwilayas, qui atteste de la solidité de la démarche conjointement entreprise par le gouvernement et les archs, a ôté les derniers doutes sur la représentativité des membres de la délégation en charge de porter les revendications citoyennes. En effet, outre la réussite de la rencontre en terme de participation, il y a lieu de relever l'absence de toute réaction de terrain de la part des autres ailes du mouvement citoyen qui ont promis de faire entendre leurs voix au lendemain de l'annonce de la signature de l'accord global. C'est donc fort d'une confiance renouvelée par la base que les «dialoguistes» rencontreront Ahmed Ouyahia, lui-même renforcé dans sa démarche par la cohésion qui caractérise le mouvement citoyen. Aussi, la réunion d'aujourd'hui aura-t-elle un cachet autrement plus «officiel» que les autres rounds du dialogue, au sens où ce qui a précédé s'en trouve avalisé par l'instance suprême des archs. Le concept de partenariat dans la conduite du dialogue, privilégié par Ahmed Ouyahia et le porte-parole de la délégation, Belaïd Abrika, prend de facto une signification concrète, ce qui promet une évolution sereine de ce même dialogue. Cela dit, le processus n'est qu'à ses débuts et il se passera beaucoup de temps avant de voir la plate-forme d'El-Kseur complètement satisfaite. Cette conviction est d'ailleurs partagée par l'opinion nationale qui, à force de médiatisation, a fini par comprendre l'étendue du chantier ouvert par les représentants du mouvement citoyen et le gouvernement. Ce qui paraissait, il y a quelques semaines, comme étant une autre manoeuvre politicienne du pouvoir pour «domestiquer» la Kabylie, prend, à mesure qu'avance le dialogue, une dimension politique certaine, à même de constituer l'un des thèmes phares de la scène politique nationale. Déjà, le FLN et le MSP, membres de l'Alliance présidentielle, se sont exprimés sur le sujet et ont même demandé à y être associés. C'est dire donc, qu'après un début plutôt timide, le dialogue a trouvé sa voie et promet d'être incontournable dans le débat politique, au sens où il englobe des questions engageant l'avenir de la nation. Et pour cause, la plate-forme d'El-Kseur est décrite par ses promoteurs comme un véritable projet de société tourné vers la démocratie et la modernité.