Appelé à être permanent pour un parti aussi grand, le cumul de fonctions sera proscrit au sein de cette instance. C'est finalement dimanche prochain que devra se réunir la toute nouvelle commission exécutive nationale du FLN, apprend-on de sources proches de la direction de ce parti. Cette rencontre des 115 membres élus par le conseil national, qui sera la première depuis le congrès rassembleur qui s'est achevé à la fin du mois passé, s'est fixé un fort lourd programme. Le plus important, sans doute, concernera l'élection des 7 ou 9 membres du secrétariat exécutif, lequel viendra remplacer le défunt bureau politique. Ici, les spéculations et les rumeurs continuent d'aller bon train puisqu'il aurait été décidé, en fin de compte, de «proscrire le cumul des fonctions». L'explication en est toute simple. Le secrétariat exécutif d'un parti aussi grand que le FLN se doit de «permaniser cette structure, ce qui fait que ses membres ne pourront pas s'occuper d'autres tâches, notamment ministérielles». C'est face à ce dilemme, véritablement cornélien, que se trouvent donc confrontés aussi les actuels quatorze ministres du gouvernement Ouyahia que les éventuels ministrables puisque nos sources confirment qu' «un remaniement est bel et bien au programme une fois que le FLN se sera définitivement stabilisé, c'est-à-dire d'ici au mois d'avril prochain». Toujours est-il que des noms comme Abdelkrim Abada, Amar Tou, Salah Goudjil, Boualem Bessayeh, Djamel Ould Abbès, Mohamed Seghir Kara, Amar Saïdani et Abdelhamid Si Afif circulent avec insistance à propos de la composition du futur secrétariat exécutif. Nos sources ajoutent que «la commission nationale aura soit à adopter la liste à main levée en cas de consensus, ou soit le vote se fera à bulletin secret». Le second gros dossier sur lequel aura à se pencher la commission exécutive concerne les recours. Nos sources admettent en effet qu'au regard des conditions dans lesquelles s'est tenu ce congrès tout à fait exceptionnel, «plusieurs intrus ont réussi à se glisser au sein des instances dirigeantes du parti». S'il est quasiment impossible de mener totalement l'opération d'assainissement, ni de compléter de nouveau les instances puisque pour cela il faudrait revenir au congrès, «il convient, expliquent nos sources, de biffer au moins les cas les plus flagrants des militants qui ne totalisent pas le nombre d'années requis, qui ont milité dans d'autres partis ou dont les noms figurent dans la condamnation obtenue par le mouvement de redressement contre l'ancienne direction du Fln». Ce ne sera qu'à ce prix, du reste, que le FLN se prémunira de toute mauvaise surprise de la part du ministère de l'Intérieur ou bien de la justice. Ce n'est, en effet, qu'à la suite de la rencontre de ce dimanche que l'ensemble des documents relatifs à ce congrès seront déposés au niveau du département que dirige Yazid Zerhouni, et qu'une demande sera introduite auprès de la chambre administrative près le tribunal d'Alger afin que soit levé le gel qui pèse sur les activités et les avoirs de ce parti. Même franchies ces étapes, il restera encore à réunifier les rangs à la base en organisant des assemblées générales au niveau des kasmas et des mouhafadhas afin que les coordinateurs et les mouhafedhs obéissent de nouveau à une même direction, et n'agissent plus comme s'ils représentaient deux partis distincts. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'une pareille opération, nécessitant beaucoup de moyens humains et matériels, prendra encore de nombreux mois. Il n'empêche, comme le soulignent pour conclure nos sources, que «l'essentiel a quand même été fait».