L'envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura doit rencontrer aujourd'hui à Genève de hauts représentants russe et américain alors que les pourparlers de paix sont au point mort, a-t-on appris hier de sources concordantes. «La réunion aura lieu à Genève, demain (aujourd'hui, Ndlr)», a confirmé la porte-parole de M.de Mistura, Jessy Chahine. M. de Mistura doit discuter avec l'émissaire américain pour la Syrie Michael Ratney et avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. Selon l'agence publique russe Ria-Novosti, M.Gatilov est déjà arrivé à Genève hier. Parallèlement, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, et russe Sergueï Lavrov, ont prévu une rencontre aujourd'hui au Laos, en marge d'une rencontre des pays d'Asie du Sud-Est (Asean). A la mi-juillet, Moscou et Washington se sont mis d'accord pour coopérer militairement en Syrie contre les groupes jihadistes Etat Islamique (EI) et le Front Al-Nosra, branche locale d'Al Qaîda. Déclenché en mars 2011, le conflit syrien s'est mué en une guerre impliquant une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux. Il a fait plus de 280.000 morts et forcé des millions de personnes à fuir. Deux sessions de pourparlers de paix inter-syriens se sont tenues à Genève sous l'égide des Nations unies depuis le début de l'année, sans avancée. L'envoyé spécial de l'ONU a récemment indiqué qu'il visait une reprise des pourparlers en «août». Le 22 juillet à Berlin, il a dit que «les trois prochaines semaines» allaient être «extrêmement importantes pour nous donner une chance, non seulement pour les discussions inter-syriennes mais aussi pour avoir la possibilité de réduire la violence en Syrie». Dimanche, le régime de Damas s'est dit quant à lui «prêt à poursuivre le dialogue inter-syrien sans aucune condition préalable, dans l'espoir qu'il conduira à une solution globale». Sur le terrain, lex combats se poursuivaient hier dans la province d'Alep. Au moins 19 civils ont été tués hier par des bombardements dans la province syrienne d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). Parmi ce bilan figure au moins trois civils tués dans la ville d'Alep par des roquettes tirées par des rebelles sur des quartiers tenus par les forces gouvernementales. L'OSDH a rapporté la mort de 10 civils hier matin dans des raids aériens «menés vraisemblablement par les avions russes» contre la ville rebelle d'Atareb, située à 35 km à l'ouest d'Alep. Dans la ville d'Alep, au moins six civils ont été tués par des barils d'explosifs largués sur les quartiers rebelles, a indiqué l'Observatoire, précisant que d'autres victimes étaient encore ensevelies sous les débris.