Une série de rencontres est prévue, dont la première est attendue avant la fin du mois au siège du FLN. Les leaders de l'Alliance présidentielle ne semblent pas vouloir s'en laisser compter. Même s'il n'était question, hier, que de fêter le premier anniversaire de cette organisation, la rencontre à huis clos entre ses trois dirigeants, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, n'en a pas duré près de trois heures, pour aboutir sur un communiqué final où les lieux communs le disputaient aux résolutions passées. Mais l'essentiel a été fait. Si les cadres des trois partis, en attendant leurs chefs, étaient mêlés, discutant de tout et de rien y compris avec les journalistes, tous nous ont laissé entendre que «seul le côté protocolaire allait primer, l'essentiel étant à venir plus tard». A leur sortie, en effet, les responsables du FLN, MSP et RND se sont contentés de faire des discours de circonstance, non sans souligner, en substance, que la récréation était terminée et qu'il faudrait désormais compter avec ce rassemblement. Le premier à prendre la parole sera le secrétaire général du FLN. Dans une très courte allocution, il a surtout indiqué que «cette rencontre à huis clos a servi à évaluer le parcours passé et à s'appesantir sur tout ce qui reste à accomplir». Il enchaînera pour mettre en avant sa conviction que «l'Alliance a grandement servi à stabiliser le pays sur le plan politique», ce qui, à son sens, devrait servir d'exemple aux autres familles politiques algériennes. Bouguerra Soltani, tout comme Ouyahia du reste, entamera son discours en «félicitant le Fln pour la réussite éclatante de son 8e congrès», un événement appelé à modifier de fond en comble la configuration politique algérienne, mais aussi les rapports de force au sein de l'Alliance et du gouvernement. Ce n'est pas pour rien, du reste, si Ahmed Ouyahia, en vendant très gentiment la mèche, expliquera que «si la prochaine rencontre des trois leaders de l'Alliance n'aura pas lieu avant la fin de ce mois au siège du FLN, c'est que ce dernier doit avant cela accomplir la formalité qui consiste à réunir sa commission exécutive nationale afin d'élire son secrétariat exécutif national». Toujours est-il que le congrès est «béni» de ces deux partis, ce qui constitue un indice important quant à l'avenir politique futur du FLN. L'Alliance, qui donne l'air d'être parfaitement consciente de sa force et de son caractère incontournable, donne l'air de vouloir prendre son temps avant de se jeter dans la mêlée référendaire. Alors que les trois partis soutiennent de manière indéfectible la réconciliation nationale et l'amnistie générale, ajoutant se fixer pour but la mise en application totale du programme du président Bouteflika, aucune référence verbale à cette démarche n'a été faite ni dans les discours ni dans la déclaration. Une simple manoeuvre visant à tenir en haleine l'opinion et intéresser la presse, nous diront des cadres de ces trois partis. Avant de quitter la salle, les trois leaders ont accepté de répondre à quelques questions. La nôtre a consisté à demander comment il peut être question de «cohésion» et de «communauté de vue» de plus en plus grandes, alors que dans le même temps des divergences sont affichées au grand jour comme la demande du Fln de prendre part au dialogue entre le gouvernement et les archs, ou bien celle du MSP pour la levée de l'état d'urgence. A cela, Ouyahia répondra que l'Alliance ne signifie pas un nouveau parti, mais un rassemblement qui s'est fixé des objectifs communs, sans que ses membres perdent pour autant leur autonomie et leurs spécificités, laissant le soin à chaque fois, au peuple de trancher en toute souveraineté. L'Alliance, qui amorce son grand retour, promet de faire parler d'elle régulièrement durant les mois à venir. Echéance électorale oblige...