Rien ne va plus entre les Etats-Unis et la Syrie, depuis le rappel de l'ambassadrice américaine à Damas. En marge des obsèques de Rafik Hariri, le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, a demandé, hier, à Beyrouth le retrait immédiat de l'armée syrienne du Liban, dans une déclaration à la presse. «La mort de Rafik Hariri devrait renforcer l'élan pour un Liban, libre indépendant et souverain. Cela veut dire une application immédiate de la résolution 1559 du Conseil de sécurité et donc un retrait syrien immédiat et complet du Liban». A noter que Washington a rappelé mardi en consultation son ambassadrice à Damas, Margaret Scobey. Une décision qualifiée de «normale» par les autorités syriennes qui se disent non concernées par les accusations concernant l'attentat contre Hariri. La montée au créneau des Américains coïncide avec la visite du Premier ministre syrien, Mohammed Naji Otri, en Iran où il a préconisé que son pays et l'Iran, également en butte aux pressions américaines, présentent un «front uni» contre les menaces. «Cette rencontre a lieu à un moment très délicat et très important, la Syrie et l'Iran font face à de nombreux défis et il est indispensable qu'ils présentent un front uni», a-t-il déclaré dans une brève intervention devant la presse. «Nos frères syriens font face à des menaces spécifiques, nous comptons les faire bénéficier de notre expérience et nous sommes prêts à leur procurer toute l'aide dont ils auront besoin», lui a répondu le vice-président iranien Mohammed Reza Aref au palais Saad Abad, où la République islamique accueille ses hôtes de marque.