Le nouveau projet de loi rétrécit le champ des libertés syndicales et constitue une menace permanente pour les acquis sociaux des travailleurs. Le nouveau projet de loi du travail, actuellement sur le bureau du gouvernement, demeure l'un des plus controversés. Les syndicats et les représentants des travailleurs ne cessent de contester le contenu du projet de loi qui «consacre la précarisation du statut des salariés», et marquera une rupture avec l'ancien modèle économique où les travailleurs ont bénéficié d'une marge de liberté et surtout d'acquis sociaux après plusieurs années de lutte et de combat pour l'amélioration de leur situation professionnelle. C'est le constat fait par le chargé de communication du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), Nabil Ferguenis, dans sa lecture de la mouture du nouveau projet de loi du travail. Pour ce dernier, le projet de loi actuel, une fois adopté aura des conséquences drastiques sur la vie des travailleurs. «En plus de la suppression de la retraite proportionnelle, à laquelle le gouvernement a déjà donné son aval, on trouve, également, dans le nouveau projet de loi, les facilitations accordées aux chefs d'entreprises pour les licenciements, la consécration de la régression sociale et la menace permanente au droit à la grève et à l'exercice de la liberté syndicale avec la mise en place du système de contractualisation», a-t-il souligné. Pour M.Ferguenis, la nouveauté de ce nouveau projet de texte de loi, c'est l'instauration du système de contractualisation qui vise à la précarisation de l'emploi, ce qui «constitue une entrave majeure à la liberté syndicale», «un fonctionnaire qui n'a pas un poste de travail stable, ne pourra pas défendre ses droits dans le cadre d'un syndicat ou d'une organisation des travailleurs», a-t-il expliqué. Selon ce dernier, ce système de contractualisation demeure «l'innovation la plus controversée» et dénonce dans le passage, ce qu'il a qualifié de politique de «la précarisation du marché du travail». Pour ce qui est du droit à la grève et à la création d'une formation syndicale, ce dernier indique le gouvernement, à travers ce nouveau projet de loi du travail vise à étouffer les libertés syndicales. «Avant, 20% des travailleurs d'une entreprise ou d'une administration pouvaient lancer la création de leur section syndicale, aujourd'hui tel qu'il est prononcé dans le nouveau projet de loi, ce taux est revu à la hausse pour des raisons inconnues. C'est le cas, également, pour le dépôt du préavis de grève. Dans l'actuelle loi, il est fixé d'une semaine avant le passage à l'action, et dans le nouveau projet, le préavis de grève doit être déposé le même jour, sans avoir la possibilité de recevoir un accusé de réception, ce qui est anormal» a-t-il déploré. Pour rappel, les syndicats autonomes et les représentants des travailleurs accusent le gouvernement d'avoir préparé le document du projet de loi du travail dans l'ombre. Ces derniers se préparent à mener de nouvelles actions de protestations dès la prochaine rentrée sociale, en considérant cette nouvelle mouture du projet de loi du travail comme une véritable menace aux acquis des travailleurs. D'ailleurs, un bloc syndical se constitue pour faire barrage à cette loi, en alertant le gouvernement sur les conséquences que pourrait engendrer son adoption telle qu'elle est. Ces derniers ont exprimé leur refus catégorique du contenu du document en question. Le mot d'ordre est donné; pour éviter la grogne sociale, le gouvernement est donc appelé à trouver des solutions adéquates pour atténuer la colère de ses partenaires sociaux afin de préserver la stabilité.