M.Ali Laskri annonce une série d'actions à partir de la semaine prochaine «dans le cas où le procès ne serait pas équitable». Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M.Ali Laskri, a jeté un gros pavé dans la mare en mettant en garde, hier, lors d'un point de presse consacré au procès des détenus de Ghardaïa, les pouvoirs publics quant à une éventuelle décision allant dans le sens d'une «provocation». Les spéculations vont bon train sur la décision que pourrait prendre la justice, le 27 du mois en cours, jour du procès, à l'encontre des 17 détenus et de M. Kamel Fekhar, secrétaire national et élu du FFS. L'orateur craint, en référence à ses dires, un procès inéquitable vu «les charges qui pèsent sur les détenus» mais aussi les chefs d'inculpation retenus contre ces derniers qui sont poursuivis, faut-il le signaler, pour attroupement illicite, obstruction de la voie publique, destruction de biens de l'Etat, utilisation d'armes blanches et incendie volontaire. En qualifiant ces accusations, M.Laskri dira d'un ton sec qu' «elles sont disproportionnées et loin de correspondre à la réalité du mouvement de protestation pacifique mené par la population de Ghardaïa». Et d'ajouter d'une voix plus sonore que «cette criminalisation des inculpations vise à alourdir les peines des prévenus mais surtout à faire renoncer les Algériennes et les Algériens à toute activité politique dans la région». Des critiques au vitriol ont fait le thème de la conférence organisée dans les locaux du parti d'Aït Ahmed. Dans la lancée, M.Karim Tabou, chargé de la communication au FFS, ne perçoit pas le procès comme étant une simple affaire de justice. Il disait, le verbe haut, «les autorités affichent depuis quelque temps une volonté à vouloir infliger des sanctions contre les protestataires et les militants des droits de l'homme et du FFS». Pour preuve, poursuit-il en guise d'argumentation, «les personnes arrêtées lors des événements de Ghardaïa ont été sélectionnées parmi d'autres. C'est un démonstratif d'un enjeu éminemment politique», dit M.Tabou d'un ton aigu. Quant à M. Ali Laskri, ce dernier annonce une série d'actions à partir de la semaine prochaine «dans le cas où le procès ne serait pas équitable». L'on a d'ores et déjà programmé une grève des élus du FFS pour samedi et dimanche prochains. Mieux, le secrétaire national du parti compte saisir les chancelleries et les ONG dans le but, dit-on, d'exiger la libération des détenus de Ghardaïa et l'arrêt des poursuites judiciaires contre eux.