Les germes de la discorde sont de plus en plus perceptibles Action, réaction, le conflit opposant Makri et Soltani surgit au-devant de la scène publique à l'approche des élections législatives. L'approche des échéances électorales nourrit la discorde entre le leader du Mouvement de la société pour la paix Abderrezak Makri et Bouguerra Soltani, dont les germes de la discorde sont de plus en plus perceptibles sur la scène publique. Certes, dans une déclaration à la presse, le président actuel du MSP, a tenté de minimiser l'impact de la situation sur le devenir et l'avenir politique du parti, et affirme dans ce sens qu'il partage un nombre de points contenus dans l'initiative proposée par Bouguerra Soltani visant à recadrer le parti. Un manière d'apaiser les esprits et d'éloigner les projecteurs des médias de son parti surtout en cette période de préparation des prochaines échéances. En effet, le conflit opposant Soltani à son successeur à la tête du Mouvement de la société pour la paix ne date pas d'aujourd'hui; d'ailleurs, ce dernier estime que le parti a basculé vers l'opposition et la confrontation avec le gouvernement, et ce, avec l'arrivée de Makri à la tête du parti islamiste. Pour cela, l'ex-président du MSP, a formulé une série de propositions visant à remettre le parti sur les rails. Ce dernier a exprimé des incertitudes accompagnées de points d'interrogation sur l'avenir du parti qui se dirige vers l'inconnu. Les deux parties protagonistes se proclamaient héritières légitimes de Mahfoud Nahnah, fondateur du mouvement, le point de discorde entres les deux parties réside dans l'attitude à adopter à l'égard du gouvernement: le premier a choisi de garder ses distances, l'autre a opté pour l'alignement tout court. En effet la sortie médiatique de Bouguerra Soltani, dans laquelle il rappelle à l'ordre sévèrement son rival, d'une manière qui laisse croire à l'opinion publique que le parti avait changé le fusil d'épaule par rapport aux options qu'il a prises vis-à-vis de l'opposition. Soltani qui s'est dit toujours fidèle aux principes et à la culture du parti, n'a jamais refusé la concertation avec le pouvoir, en suivant la ligne politique du fondateur du parti, Mahfoud Nahnah, contrairement aux agissements de l'actuelle direction sous la houlette de Makri qui incarne la rupture et la confrontation directe avec le pouvoir. Un déclaration qui a fait réagir Makri, qui a tenté de livrer une nouvelle lecture de ce qui se passe actuellement à l'intérieur de la maison, en affirmant que sa formation politique est fondée sur le principe démocratique. «Nous avons reçu les propositions faites par Soltani et nous partageons la majorité des points soulevés, mais ce qui manque, c'est la notice de son application», a-t-il dit. Ce dernier ira même jusqu'à défendre le bilan de la direction actuelle du parti qui a réalisé, selon lui, «des avancées remarquables sur tous les fronts. Mais elle accepte les points de vue de tous les membres du parti sans exception, car cette formation croit au principe démocratique», a-t-il lancé dans un clin d'oeil à son adversaire. Selon ce dernier, le MSP a sa place sur l ́échiquier politique et continuera d'occuper cette place dans l'avenir en se plaçant dans le camp de l'opposition, une vision qui n'est pas partagée par son rival Soltani qui estime que le parti, sous le contrôle de Makri, risque de perdre de l'espace s'il ne rectifiait pas le tir. Les divergences d'opinion dominantes entre les membres du parti sur la situation actuelle de celui-ci marquée par un échange de tir entre le leader du MSP et son rival historique Soltani, laisse entendre que rien ne va dans le bon sens dans la maison islamiste que Makri refuse d'admettre publiquement, pour ne pas inquiéter ses adhérents. Celui-ci cherche, en effet, à convaincre que rien de grave ne se passe dans la maison du MSP. Enfin, il semblerait que l'approche des élections législatives nourrit la polémique entre les membres du parti. Un fauteuil au palais Zighout Youcef attire les convoitises des concurrents, notamment avec l'annonce faite par le président du parti qui a écarté dans son discours le boycott des prochaines élections. Il faut donc attendre les prochain jours pour mieux comprendre l'évolution de la situation au sein de ce parti et également le résultat de ce conflit d'intérêts.