Après Bordj Bou-Arréridj et Mila, c'était hier le tour de Laghouat. Le FLN est plus que jamais miné par des dissensions à quelques mois d'importants rendez-vous électoraux. Le malaise se généralise dans le sillage d'une contestation qui s'amplifie de plus en plus à travers ses structures locales. Rien que pour cette fin août, trois mouhafadhas ont osé pondre des communiqués réclamant le départ de la direction actuelle du parti. Après Bordj Bou-Arréridj et Mila, c'était hier le tour de Laghouat. Parmi les signataires dudit communiqué figurent une députée et un membre du Conseil de la nation. Tout en appelant à la réunification des rangs, ils dénoncent l'attaque menée par des membres du bureau politique contre des valeureux moudjahidine et moudjahidate, faisant allusion aux signataires de l'appel à délivrer le FLN confisqué. Ils exhortent «le père et moudjahid Abdelaziz Bouteflika, également président du parti à user de ses prérogatives statutaires pour tracer la ligne du parti, qui a été violée». Avant ceux de Laghouat, plus d'une trentaine de militants et des cadres du parti à Mila, s'en sont remis au président Bouteflika, qu'ils exhortent à intervenir pour remettre le FLN sur la bonne voie. Outre les dérives de l'actuelle direction, dénoncées avec vigueur, le départ de Saâdani est de plus en plus évoqué dans le sillage de cette bataille à couteaux tirés. D'autres cadres et militants du FLN de Bordj Bou-Arréridj ont pondu un communiqué estampillé par pas moins de 28 kasmas. En faisant allusion aux 14 moudjahidine et moudjahidate, signataires de l'appel à délivrer le FLN confisqué, ces derniers se sont indignés contre «des déclarations et des propos dangereux proférés par des membres du bureau politique contre les symboles de la révolution de Novembre 1954». Ils tenaient à exprimer leur indignation «devant ces déclarations qui sont aux antipodes de la culture, des valeurs et des principes du parti». Les signataires ont appelé l'ensemble des militants «à se démarquer de ces déclarations, qui ne sont que l'oeuvre de certains intrus, des mercenaires étrangers au parti». De même, qu'ils leur suggèrent «de se dresser comme un seul homme pour défendre et préserver le parti de ces dérives que lui imposent une direction illégitime et l'argent sale». En outre, réunis en conclave récemment à Ténès, dans la wilaya de Chlef, des dizaine de militants et cadres du FLN, venus d'une trentaine de wilayas, ont appelé le chef de l'Etat à user de ses prérogatives pour remettre le parti sur les rails. Les contestataires, encadrés par une trentaine de parlementaires, à l'exemple de Boualem Djafar, Azouz Zoubiri, Dalila Fourar, Berchiche Naïma et le colonel Abid (président de la commission de la défense à l'APN), se sont regroupés sous la bannière de la direction unifiée présidée par Abderrahmane Belayat. Ces derniers, qui réitèrent leur soutien indéfectible au président Bouteflika, réclament le remplacement de la direction actuelle par un comité national pour prendre les rênes du parti avant de convoquer un congrès extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général. Par ailleurs, à l'approche des législatives, des ministres FLN, dont ceux promus lors du dernier remaniement intervenu en juin dernier, à l'image de Abdelouahab Nouri, n'hésitent pas à critiquer durement leurs prédécesseurs.