La tomate détruite, passée au laboratoire d'analyses après les prélèvements des échantillonnages, ne contenait aucune valeur nutritionnelle. Une superficie de 80 hectares de tomates a été détruite par la commission mixte chargée du contrôle de la récolte agricole. Pour cause, lesdites terres sont irriguées à l'aide des eaux usées. Une telle opération a été menée dans la localité d'El Macta, rattachée administrativement à la commune de Mers El Hadjadj, localité située à l'extrême est de la wilaya d'Oran, en venant de Mostaganem. Ladite commission, qui a mené une telle opération, comprend un membre de la commission de l'agriculture et de l'hydraulique près de l'APW d'Oran, un représentant de la police des eaux au niveau de la direction de l'hydraulique, celui des services agricoles, un représentant de la Gendarmerie nationale et un autre élu local dépêché par l'APC de Mers El Hadjadj, ex-Port aux poules. En tout, 20 exploitations agricoles ont fait l'objet de visites inopinées effectuées par les membres de la commission ayant constaté de visu que les propriétaires de fermes concernées n'ont rien trouvé de mieux à faire que de mettre en place de petits moteurs de pompage, puisant de l'eau usée de l'oued El Macta très pollué. Dans le tas, une douzaine de ces moteurs électrogènes ont été saisis tandis que leurs agriculteurs surpris en flagrant délit d'irrigation à partir des eaux usées font l'objet d'enquête en vue de lancer des poursuites judiciaires à leur encontre. L'élément déclencheur d'une telle affaire a été «déclaveté» par la commission de l'agriculture et de l'hydraulique de l'APW d'Oran qui a dressé un rapport accablant sur la situation fâcheuse que traverse l'agriculture au niveau de l'APW d'Oran, d'où la mise en place d'une commission mixte chargée d'enquêter sur le terrain. Dans ses recommandations, ladite commission a été explicite, en préconisant la nécessité de passer au peigne fin les produits agricoles proposés aux consommateurs, tout en mettant l'accent sur la nécessité de préserver leur santé contre les maladies à transmission hydrique, (Mth). C'est ce qui a été fait, la tomate détruite, passée au laboratoire d'analyses après les prélèvements des échantillonnages, ne contenait aucune valeur nutritionnelle. Pis encore, ledit légume constitue une menace directe sur la santé publique dès sa consommation, vu qu'elle est gavée à partir des eaux pullulant de germes hautement dangereux. Ce n'est pas tout. Ledit rapport indique que les terres agricoles irriguées à partir des eaux usées sont asséchées dès la récolte tout en perdant leur fertilité. Une telle affaire constitue un véritable scandale, dont les acteurs ne sont autres que des fermiers n'ayant rien trouvé de mieux à faire que de passer à la truanderie en agissant de telle sorte. «En tout cas, ceux-là (les agriculteurs concernés, ndlr) encourent de lourdes sanctions», indique-t-on, ajoutant que «les justiciers se chargeront de leurs affaires». Les services de la Gendarmerie nationale ne chôment plus ces dernières années en traitant annuellement des affaires liées à l'irrigation à l'aide des eaux usées. Pourtant, l'eau propre et hautement traitée ne manque pas, du moins pas dans la wilaya d'Oran qui a bénéficié de projets pharaoniques l'alimentant en eau potable. La station de dessalement de l'eau de Kahrama, implantée à Arzew est un exemple concret, produisant pas moins de 250.000 m3/jour. Idem pour celle d'El Macta dont la production est de 500.000 m3/jour. Idem pour la station de dessalement de Sidi Djelloul dans la wilaya d'Aïn Témouchent produisant quelque 250.000 m3/jour. Le projet géant d'eau potable canalisée à partir de cinq barrages à Mostaganem dans le cadre du couloir du MAO (Mostaganem-Arzew-Oran, n'est pas en reste en produisant d'importantes quantités d'eau estimées à 500 000m3/jour. Le secteur de l'agriculteur en est le premier bénéficiaire. Cela amène à dire que l'irrigation à partir des eaux usées relève de l'ancienne histoire. Car, les autorités locales ont, dans le cadre du premier plan quinquennal, prévu l'irrigation de quelque 600 hectares de cultures maraîchères et d'arbres fruitiers avec des eaux traitées. Force est de constater que le contraire s'est produit, malgré tous les développements opérés dans une wilaya qui a bénéficié d'importants projets dans ce cadre, en vue de mettre un terme une bonne fois pour toutes à la sécheresse l'ayant frappée de plein fouet pendant plusieurs décennies.