Une centaine de familles a été expulsée la semaine passée sur ordre des autorités locales de la vieille ville (Souika), ceci n'a pas manqué de susciter l'ire des personnes concernées. Durant la soirée de cette même journée et au lendemain de cette opération vivement encadrée par les forces de l'ordre en présence des autorités locales, les habitants se sont aussitôt regroupés pour observer un mouvement de protestation devant le cabinet du wali, qualifiant cette décision inattendue d'«arbitraire». Dispersés d'emblée les protestataires se réorganiseront pour bloquer un passage situé à Sidi Rached, à proximité des bâtiments qu'ils peuplaient depuis des années. Le mouvement a considérablement perturbé la circulation, ce qui a contraint les services de sécurité à réagir en force prenant soin d'entamer des pourparlers afin de les convaincre de la nécessité d'évacuer les lieux. Au terme des négociations, la foule sera disséminée. D'après les responsables de la wilaya et les élus de l'APC de Constantine, «cette opération est tout à fait légale et justifiée, les bâtiments en question ont déjà fait l'objet d'une décision de démolition en raison de leur vétusté pouvant mettre la vie de leurs occupants en péril». Certaines sources nous ont confié que ces constructions devenues un réel danger, avaient été évacuées par le passé de leurs occupants originaux, ceux-ci ont tous bénéficié d'un logement à la nouvelle ville d'Ali Mendjeli. Toujours selon les mêmes sources, cette opération est impérative et urgente car ces bâtisses peuvent s'écrouler à n'importe quel moment, surtout après les dernières intempéries, donc le mouvement de ces habitants est vain. Les habitants qui menacent de passer à l'irréparable, attestent que de nombreuses familles, contrairement à ce que prétendent les autorités locales, n'ont jamais bénéficié d'un nouveau logement. Les concernés réunis en petits groupes n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude et leur profonde indignation quant à cette décision qu'ils ont jugée injuste. «Où allons-nous vivre avec nos et nos enfants par ce temps glacial? Franchement, c'est de la hogra», ont-ils déclaré. En tout état de cause, elles sont nombreuses les familles à vivre dans la rue en attendant d'être relogées.