Craint-il une campagne violente? Il n'en dira pas plus, mais rappelle le contexte économique difficile. Ahmed Ouyahia semble craindre quelque dérapage en 2017. Dans l'analyse qu'il a développée lors de la réunion du bureau national du RND et destinée aux parlementaires et militants du parti, il a estimé que les prochaines élections législatives, pourraient constituer un terrain fertile à un activisme politicien dont l'objectif serait de «renforcer certaines tendances aux surenchères qui ne serviront pas les intérêts du peuple». Le propos est on ne peut plus clair et même si la cible de Ouyahia n'a pas été tout aussi clairement identifiée, il reste que le climat qui a prévalu au lendemain du vote de la nouvelle Constitution et même avant, amène à s'attendre à une campagne féroce dirigée contre les institutions nées de l'amendement constitutionnel. Il n'y a pas que cela, les acteurs politiques qui travaillent dans l'ombre voudront profiter de cette période où toute République se retrouve fragilisée pour accentuer les clivages. Ouyahia craint-il une campagne violente? Il n'en dira pas plus, mais rappelle aux militants de son parti le contexte économique difficile et met en avant «la tradition du RND» qui consiste à faire «prévaloir les intérêts des citoyens».Le patron du RND n'omettra pas de préciser que le parti «demeure constant dans son soutien à Son Excellence monsieur le Président de la République ainsi qu'à l'application de son programme par le Gouvernement». Un renouvellement de confiance donc, dans une conjoncture où l'Exécutif a besoin de voir les forces politiques sur lesquelles il s'appuie, faire montre de solidarité. La loi de finances 2017 sera, en effet, un rendez-vous crucial pour l'Exécutif et une occasion pour la majorité de montrer son unité, face à une opposition qui avait, rappelons-le, très bruyamment manifesté contre la loi de finances 2016. Cela étant dit, Ahmed Ouyahia instruit les députés du parti pour «contribuer à l'enrichissement des projets de lois dans les commissions parlementaires et à apporter leur appui au gouvernement lors du vote des différents textes législatifs». La rentrée du RND s'est faite donc sous le signe de la solidarité avec le gouvernement, mais une mise en garde à une partie de l'opposition quant à tirer profit de la prochaine échéance électorale pour surenchérir politiquement.