Mohcen Belabès , Abderrezak Makri Les deux composantes de l'alliance au sein de l'opposition restent sans voix. Ils n'ont pas été au rendez-vous. Les deux pôles de l'opposition ont brillé par leur absence durant cette rentrée sociale. Pourtant, ce ne sont pas les ingrédients qui manquent. Devant un climat tendu marqué par les menaces des syndicats d'embraser le front social et les craintes des nouvelles dispositions de la loi de finances 2017, les deux composantes de l'alliance au sein de l'opposition restent sans voix. Aucune activité ni la moindre déclaration n'a été faite. La Coordination des libertés et de la transition démocratique (Cltd) qui est connue par ses constats alarmants à chaque occasion, s'est murée dans un silence absolu. «Pour le moment rien n'est programmé», a déclaré Naâmane Laouer, vice- président du MSP dont le parti est un membre influent au sein de la Cltd. Ce dernier estime que les choses vont peut-être bouger à partir de la fin septembre vu l'événement de l'Aïd. La dernière rencontre de la Cltd remonte bien évidemment au mois de juin dernier. Idem pour l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso). L'Instance ne fait pas mieux. L'Icso est également frappée par l'inertie. Depuis le mois de juillet dernier, l'Instance ne s'est pas réunie avec les partis membres pour décider de sa feuille de route. Selon des sources proches, une rencontre se tiendra probablement après l'Aïd. Lors de la dernière rencontre, l'Instance de concertation et de suivi s'est engagée à élaborer un mémorandum sur les dérives antidémocratiques de ces deux lois organiques, qu'elle présentera à l'opinion publique à l'occasion d'une conférence nationale. Une commission mixte a été chargée de mener ce travail. Ce mémorandum sera au menu de la prochaine rencontre qui marquera la rentrée de l'Isco. Il faut reconnaître que ces deux instances ont du mal à arrêter leur agenda, en raison des divergences entre les partis membres sur les questions sensibles. La participation aux élections législatives de 2017 constitue la pomme de discorde au sein de la Cltd. La Coordination risque d'être sérieusement fragilisée prochainement. Le départ de Jil Jadid a ouvert une brèche en révélant au grand public les divergences d'opinions au sein de cette Coordination. Il y a lieu de rappeler que le président Soufiane Djilali a clairement avoué son désaccord avec le MSP autour des questions fondamentales. «Cette décision couvait depuis un bon moment. Elle aurait pu se produire en janvier 2015, lorsque le majliss ecchoura du MSP avait décidé d'ouvrir un dialogue direct avec le pouvoir sans prendre l'avis de la Cltd, elle a failli être annoncée le 9 juillet de la même année lorsque M.Makri avait rencontré M.Ouyahia sans que personne n'en soit averti au préalable», a-t-il expliqué, laissant entendre qu'il s'est retiré, en partie, à cause des positions ambivalents du chef du MSP. «Personnellement, j'avais fait part de mon désaccord. Mais on avait tous alors décidé que la Cltd était plus importante que ce geste qui, officiellement, était sans conséquences», a-t-il ajouté, considérant ainsi qu'il ne pouvait plus supporter l'ambiguïté des positions du chef du MSP. Les choses risquent de se compliquer. Avec la crise interne que traverse le parti d'El-Islah et celui d'Ennahda et le MSP, les conséquences seront certainement néfastes sur les deux pôles qui représentent l'opposition. D'ailleurs, les partis ont tendance à s'écarter davantage pour ne pas se diluer dans le pôle. Plusieurs partis membres de ces instances ont préféré faire leur rentrée en solo. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) que dirige Abderrezak Makri tend de plus en plus pour le travail individuel et met en garde contre les provocations de la société à travers des mesures multiples de nature à porter atteinte à sa qualité de vie et à toucher ses fondements socio-cultuels et identitaires. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a également fait sa rentrée en s'exprimant sur les questions d'actualité. Dans un communiqué ayant sanctionné la réunion du bureau national, tenue samedi dernier, le RCD a fait un constat peu reluisant de la situation politique et socioéconomique du pays.