Après avoir observé une courte trêve pour laisser place au match des Verts face au Lesotho, le championnat de la Ligue 1 Mobilis reprendra du service ce week-end, mais cette fois-ci avec un énième rebondissement d'ordre organisationnel. En effet, il concerne le chapitre de la sécurité dans les stades de ce championnat professionnel qui a été marqué à son début par cette mesure conséquente liée à la présence des services d'ordre lors des matchs officiels. Ainsi, après avoir fait un constat désastreux lors des deux premières journées à l'issue des nombreux incidents et affrontements entre les supporters, les responsables du football algérien au même titre que ceux de la Dgsn ont décidé de réviser cette mesure du retrait des policiers en préconisant un retour «partiel» des hommes aux casquettes bleues pour d'abord éviter de nouveaux «massacres» mais surtout recadrer et remesurer cette décision. De ce fait, après la déclaration faite il y a quelques jours du boss de la FAF, Mohamed Raouraoua, signifiant que les services d'ordre seront de retour dans les stades dans une nouvelle formule pour accompagner les clubs dans ce projet, voilà que le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, vient de confirmer officiellement le retour de la police dans les stades dès ce week-end à l'occasion de la 3e journée de la Ligue 1 Mobilis, mais avec «un nombre réduit». En effet, Kerbadj a déclaré hier à l'APS que «comme révélé auparavant par la Dgsn, les policiers vont effectuer leur retour dans les stades, au niveau notamment des accès ou pour faire les séparations entre les deux galeries dans les tribunes, et cela à partir de la 3e journée du championnat ce week-end.» Kerbadj poursuivra son intervention en précisant que «la marge de manoeuvre du service d'ordre sera limité. La fouille des supporters à l'entrée du stade sera du ressort exclusif des stadiers et non pas des policiers comme cela se faisait auparavant», a-t-il expliqué. Le directeur-général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel a annoncé le 19 juillet dernier à Alger le retrait progressif de la police des stades de football à partir de la saison 2016-2017, qui seront remplacés par des stadiers, dans une nouvelle mesure liée à l'organisation des rencontres. Cette décision fait suite aux cahier des charges imposé aux clubs professionnels depuis 2013. Cependant, comme l'avait précisé Mohamed Raouraoua, «le retrait progressif des policiers est toujours maintenu comme décidé auparavant par la Dgsn», a-t-il indiqué. Par ailleurs, concernant la mesure habituelle infligée aux clubs après des incidents, à savoir celle du huis clos, Mahfoud Kerbadj a malheureusement confirmé que celle-ci sera souvent appliquée. C'est le cas cette fois-ci du derby de la capitale entre le MCA et l'USMA, prévu en octobre prochain et comptant pour la 7e journée et qui se «jouera bel et bien à huis clos», a affirmé hier le président de la LFP. «La sanction prise par la commission de discipline est confirmée et le recours déposé par le MCA a été rejeté», a indiqué l'ex-président du CRB. Le MCA a été sanctionné d'un match à huis clos après les incidents ayant émaillé le match contre la JSK à Tizi-Ouzou lors de la 1ère journée du championnat. «La direction du MCA a déposé un recours au niveau de la FAF avec l'espoir de voir ce huis clos levé, alors que les règlements relatifs à cette situation sont fermes et les décisions ne sont pas susceptibles de recours», a ajouté Kerbadj. Et d'ajouter: «Priver le public d'une telle affiche qui a toujours tenu ses promesses est regrettable, mais à chaque fois une partie des supporters, irresponsables, gâche la fête», a-t-il conclu. Ainsi, entre le retour des policiers dans les stades et le huis clos, c'est le jeu du chat et de la souris qui ne risque pas de connaître la fin sous peu, alors que la FAF et la LFP tentent vainement d'alerter les clubs sur leurs responsabilités dans la sécurité de leurs supporters lors des matchs, en commençant d'abord par désigner un responsable de la sécurité. Un projet loin d'être réalisable en Algérie quant on connaît toute l'anarchie qui règne dans le football mais aussi l'incertitude qui entoure ce soi-disant professionnalisme. Espérons juste qu'on n'effleurera pas un nouveau drame comme celui du regretté Albert Ebossé pour alerter les consciences de ceux qui gèrent ce sport -roi en Algérie.