La tutelle a fait appel à la justice pour donner son verdict concernant la légitimité de cette grève. Désormais, les pouvoirs publics ont décidé de recourir systématiquement à la justice pour stopper tous les mouvements de grève jugés «irrecevables». Hier, sept membres du Comité national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), ont comparu devant le juge près la chambre administrative de la cour d'Alger et ce, suite à la requête du ministère de l'Education déposée dimanche auprès de cette instance. Les motifs évoqués dans cette plainte sont relatifs à l'illégalité du mouvement de protestation qui a été décrété par le Cnapest pour la journée d'aujourd'hui. Considéré comme étant un syndicat illégal, la tutelle a fait appel à la justice pour donner son verdict concernant la légitimité de cette grève. Il se trouve que la justice approuve les positions de la tutelle et décide en l'absence de l'avocat des «accusés», d'annuler ce mouvement de contestation. Pour les membres du Cnapest, cette décision ne «tient pas la route» du moment qu'elle s'applique uniquement sur ces sept «accusés» et non sur le Cnapest en tant qu'organisation qui a appelé à cette journée de protestation. «Il faut savoir que l'option de la grève a été prise lors des AG, et que c'est aux enseignants de tenir ou pas ce mouvement» se contente de nous dire M.Lamdani, membre du Cnapest. Il faut savoir que le département de Benbouzid ne s'est pas contenté d'ester ces membres en justice, mais il a également menacé les enseignants qui auront à observer un arrêt de travail de leur ôter une journée de travail de leur fiche de paie et ce, conformément à la réglementation en matière de rupture de relation de travail. Il a, par ailleurs, mis en garde tous ceux qui envisagent de boycotter les conseils de classe en leur expliquant que des sanctions seront prises à leur encontre. A analyser cette situation de «crise» qui a pris des dimensions graves à travers les dernières déclarations de la tutelle qui n'a pas hésité à qualifier les membres du Cnapest «d'instigateurs agissant en dehors de la loi et avec des objectifs ne reflétant nullement les intérêts des enseignants», le dénouement semble être impossible. Aucun dialogue donc n'est envisageable avec ce syndicat du moment qu'il active dans l'illégalité, aussi, la situation risque, malheureusement, le pourrissement. Et puis, cette nouvelle démarche du ministère de l'Education pour traiter les conflits et qui est caractérisée par le recours automatique à la justice, renseigne du degré de la maîtrise du conflit par la tutelle. Il est vrai que le Cnapest pèse lourd au sein de la corporation du moment qu'il arrive à la mobiliser entièrement lors des journées de protestation alors que la tutelle n'arrive plus à maîtriser cette machine lorsqu'elle est mise en marche et ce en dépit de toutes les menaces qui visent à dissuader ce mouvement. Faut-il encore essayer de trouver un consensus pour mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré?