La wilaya fait face à de graves problèmes de risques d'effondrement provoqués par les glissements de terrain. Les autorités de la wilaya de Skikda, apprend-on, ont tout récemment procédé au relogement d'une dizaine de familles qui habitaient jusque-là au niveau de la route dite des chèvres et l'avenue de la corniche, plus connue sous le nom de Casino. La raison de cette mesure, prise en extrême urgence, est due aux glissements de terrain auxquels sont sujettes de nombreuses régions de la wilaya et que les récentes intempéries n'ont fait qu'aggraver. Il est à rappeler que ce relogement intervient à peine quelques jours après celui de 25 autres familles, dont les demeures, situées à Bouiali et Béni Malek, ont, elles aussi, été fortement endommagées par les glissements de terrain provoqués par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la wilaya durant ces trois derniers mois. Les zones les plus touchées, indiquent les experts, sont celles où sont implantées les nouvelles constructions, notamment privées, puisque des précautions ont été prises en ce qui concerne la quasi-majorité des constructions récentes, érigées par l'Etat. Selon les experts techniques, en état d'alerte depuis quelques semaines, pas moins de 8 points noirs ont été recensés au niveau de la wilaya, concernant les risques majeurs de glissements de terrain, pouvant occasionner hélas des dégâts humains. Il s'agit, notamment, du quartier Béni Malek, de l'avenue Zighoud Youcef à Stora, du nouveau quartier des 120 Logements ainsi que le quartier Hamrouche Hamoudi. Il convient de souligner que ces risques sont aggravés par le non-respect des normes techniques dans la construction pour ce qui concerne ce genre de terrains instables. Il s'agit avant tout de ménager des lieux de passage à l'eau de pluie, au lieu de la laisser s'accumuler, imprégner le sol, le rendre malléable avant le grand glissement fatal. Il doit également être question de reboiser l'ensemble des régions menacées puisque l'arbre constitue la meilleure parade, sinon la seule, à ce genre de risques que Skikda connaît depuis des lustres, mais jamais avec autant d'acuité, ce qui fait craindre le pire à l'ensemble des observateurs au fait de cet épineux dossier. La wilaya de Skikda, comme le souligne un rapport transmis aux plus hautes autorités en charge de ce dossier, a connu une urbanisation anarchique, notamment durant ces dix dernières années. Les études techniques, censées être obligatoires avant toute construction, n'ont été que très rarement effectuées, notamment chez les privés. Le séisme qui a frappé Alger et Boumerdès, le 21 mai 2003, a démontré à quel point l'absence de recours à ce genre de préalables peut se révéler fatale puisque l'on a assisté à l'effondrement de nombreuses villas récentes, alors que de vieilles maisons, parfois datant de plus d'un siècle, sont demeurées parfaitement intactes. En attendant de venir à bout de cette menace, une cellule de crise et de suivi a été mise en place par les services compétents de la wilaya. Elle comprend des éléments représentant les Directions de l'urbanisme, de l'équipement et de l'habitat, mais aussi les communes et daïras territorialement concernées. Des bureaux d'études ont également été chargés de dresser dans les plus brefs délais des rapports d'expertise concernant les 8 zones menacées afin de pouvoir parer au plus pressé et d'éviter le pire.