Des chefs d´entreprises et des responsables de banques ont entamé ce lundi une première série d´entrevues. Ces réunions entrent dans le cadre d´un large débat en perspective et constituent une esquisse aux projets de la réforme bancaire et du système financier. La première d´une série de rencontres a eu lieu ce lundi entre les banques représentées par l´Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) et les six organisations patronales incarnées par le FCE, la CAP, l´Unep, la Cgea, la Cnpa et la Cipa. Ces entrevues sont "encouragées par les pouvoirs publics" apprend-t-on dans un communiqué diffusé par l´APS. Ces rounds de concertation ont débuté par un cénacle restreint qui a regroupé les P-DG des banques membres du bureau de l´Abef ainsi que les présidents des associations patronales. C´est l'ébauche d´un projet dans lequel sont partie prenante les opérateurs économiques privés. Le communiqué précise que cette rencontre préliminaire "a permis de sortir avec un consensus sur le fait que ces concertations doivent privilégier une écoute mutuelle et une analyse approfondie des relations banques/entreprises afin d´atténuer les contraintes des deux côtés et d´optimiser les actions de financement et de diversification des services bancaires". Les deux protagonistes ont convenu de tenir, en avril prochain, une table ronde regroupant des représentants de tous les établissements bancaires et financiers et ceux des organisations patronales. A l´ordre du jour, les questions de financement bancaire (coûts, conditions, procédures...), l´amélioration de la qualité des services bancaires, la modernisation du système de paiement ainsi que la promotion des exportations hors hydrocarbures. Ce dernier volet a fait l´objet d´un séminaire organisé récemment par l´Anexal (l´Association nationale des exportateurs algériens) car il s´agit présentement de trouver de nouvelles ressources en dehors des recettes prodiguées par le secteur de l´énergie. Un groupe conjoint composé d´animateurs des deux parties est chargé de la préparation des travaux de la table ronde susmentionnée. Selon les observateurs, ce débat constitue un prélude à la réforme bancaire. Il faut dire que les établissements financiers sont constamment remis en cause dans le processus de relance économique pour leur incapacité à suivre la tendance mondiale qui consiste en la célérité du traitement des dossiers de projets, aux facilitations des emprunts et à l´assouplissement des procédures d´usage. L´Algérie a connu un début timide avec l´entrée en vigueur d´un dispositif législatif avec l´ouverture de la sphère économique, plus conforme aux nouvelles exigences du marché, lequel malheureusement n´a pas été suivi d´avancée notable. La relation entre les banques et les entreprises est caractérisée par une certaine frilosité dont se rendent comptables les banques qui préfèrent laisser stagner les capitaux que de les utiliser à bon escient. Alors qu´elles doivent jouer un rôle prépondérant dans le processus de relance économique, elles restent malheureusement à la traîne. Ce constat est fait par les prélats de la finance étrangers parmi lesquels figurent des pontes du milieu financier américain et français qui ont eu à séjourner à plusieurs reprises en Algérie. A signaler que la réforme du système financier est l´une des revendications du patronat qui se trouve être l´un des principaux interlocuteurs ayant droit de cité à la prochaine tripartite qui se tiendra dans quelques jours.