Dans sa manière d'exhiber sa volonté de réformer le secteur qu'il dirige, Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, a opté pour une autocritique radicale en soulignant, en des termes crus, l'état de dégradation dans lequel se trouve aujourd'hui l'un des domaines les plus névralgiques du pays. «Le secteur des transports est voué à une déperdition ayant atteint un seuil déplorable (...). Cela est dû à l'irréflexion de ses responsables», dira d'emblée M.Maghlaoui à l'adresse des directeurs des transports (DTW) qu'il a rencontrés, hier, lors d'un conclave tenu à huis clos à Alger. Cette rencontre obéit à l'idée d'un «rapprochement» entre les DTW de l'ensemble du territoire du pays et des responsables de la direction centrale, qui est évidemment la tutelle des transports. Ainsi et au-delà d'un simple débat des projets d'investissement dans le domaine des transports pour le prochain quinquennal, l'objectif recherché à travers le conclave d'hier est aussi celui de sensibiliser les directeurs de wilaya autour des grandes mutations remises au goût du jour dans se secteur que dirige M.Maghlaoui. Ces mutations s'inscrivent en droite ligne du contenu du plan de soutien à la relance économique initié par le président Bouteflika. De ce fait, beaucoup de réalisations devront voir le jour dans le secteur des transports au courant des cinq années à venir. Il s'agit, selon M.Maghlaoui, de la restructuration de la direction centrale des transports suivant les besoins de l'ouverture du pays à l'économie de marché, de l'institution d'une autorité en charge de la gestion de l'aviation civile et des infrastructures portuaires, ainsi que du renforcement des mécanismes de contrôle du transport aérien dans le Sud algérien. Egalement, parmi les réalisations en vue, il est question de la création de sociétés à caractère commercial dans certaines wilayas du pays, à l'image de celles qui existent déjà à Annaba, Constantine et Oran, et du parachèvement en 2008 du projet du métro d'Alger. Sur le plan juridique et administratif, le secteur des transports a connu, en outre, une avancée notable qui s'est traduit à travers l'installation, le 16 février dernier, du comité de la sûreté maritime et portuaire, ainsi que l'élaboration du nouveau code de la route en vigueur depuis hier.