Les chefs de la diplomatie arabes doivent se réunir les 19 et 20 mars à Alger pour préparer le projet de déclaration finale. Le sommet de la Ligue arabe, dont les travaux s'ouvrent le 22 mars courant à Alger, sera de l'avis des observateurs très au fait de la scène arabe, historique par le niveau des délégations participantes et des dossiers qui y seront inscrits. Ainsi, et comme convenu lors de la dernière réunion au Caire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, une seconde rencontre se tiendra aujourd'hui dans la capitale égyptienne. La délégation algérienne, participant à cette 123e session ordinaire, conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, aura à examiner avec leurs homologues nombre de questions capitales. Il s'agit, entre autres, de l'action arabe commune, de la Palestine, des développements de la situation en Irak, de la crise du Darfour et d'autres concernant la situation dans le monde arabe en général. Par ailleurs, une partie des travaux sera consacrée à l'examen de l'ordre du jour du sommet arabe prévu à Alger les 22 et 23 mars prochains et sa préparation politique. La réunion d'aujourd'hui n'est pas la dernière du genre, puisque les chefs de la diplomatie arabes doivent se réunir les 19 et 20 mars à Alger pour préparer le projet de déclaration finale du sommet arabe, avait indiqué le 19 février au Caire le président du Conseil de la Nation Abdelkader Bensalah. Cette seconde rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, permettra au pays membres de peaufiner l'ordre du jour du sommet d'Alger, maintenant que l' «équivoque» Moussa-Belkhadem est levée. Il est utile de rappeler, dans ce cadre, que lors de sa dernière visite en Algérie, le secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amr Moussa et le chef de la diplomatie algérienne Abdelaziz Belkhadem, ont tenu à apporter un démenti catégorique quant à un différend personnel ou toute autre divergence entre l'Algérie et la Ligue arabe. Les deux hommes répondant aux questions des journalistes, lors d'une conférence de presse conjointe tenue à la résidence El Mithaq, ont affirmé que la question de la présidence tournante de la Ligue, par laquelle la controverse est venue, ne sera pas à l'ordre du jour du prochain sommet d'Alger. «Le dossier de l'alternance est clos» avait martelé Amr Moussa, face à l'insistance des confrères. Pour le secrétaire général de la ligue, cette question ne mérite même pas d'être évoquée, d'autant plus que son mandat à la tête de l'organisation expire en 2006. Cependant, selon M.Moussa, «la réforme de la Ligue et les propositions des pays arabes pour en définir la meilleure formule» seront les thèmes principaux à soumettre au sommet. Après la confirmation de la présence à Alger de tous les chefs d'Etat arabes, l'heure est désormais aux dernières retouches matérielles et organisationnelles de cet important rendez-vous, qui il est utile de le rappeler, intervient dans une conjoncture marquée par la nouvelle donne palestinienne, irakienne et libanaise. Les pressions qui pèsent sur la Syrie, sous couvert, dit-on côté américain et européen du respect des accords de Taëf de 1990, à savoir le retrait de l'armée syrienne du Sud Liban, les développements en Irak, après les dernières élections générales et la situation dans les territoires occupés, à l'ombre de l'accord de Charm El Cheikh, sont autant d'éléments nouveaux qui feront sans nul doute du sommet d'Alger un rendez-vous exceptionnel. Un sommet, qui pour la première fois, abordera le lourd dossier de la réforme structurelle de la Ligue arabe. Ce qui mènera, par ricochet, à débattre de la nature des régimes politiques dans les pays arabes, dont un certain nombre se sont d'ores et déjà mis au parfum du projet américain dit du Grand Moyen-Orient. Ce dernier, rappelons-le recommande l'ouverture à la démocratie et au pluralisme politique véritable. La tenue des premières élections pluralistes en Arabie Saoudite et le projet de révision de la Constitution égyptienne en faveur d'une élection présidentielle pluraliste reflète, on ne peut plus clairement ce retour d'écoute de la part des pays arabes au projet de Washington.