Cette information intervient très exactement deux mois après que le Maroc a manifesté son désir de réintégrer l'organisation africaine. C'est fait, hier, le Maroc a déposé une demande officielle pour réintégrer l'Union africaine (UA), héritière de l'Organisation de l'Union africaine que Rabat avait désertée en 1984 parce qu'elle venait d'accueillir en son sein la République arabe sahraouie démocratique, alors qu'il en avait occupé arbitrairement le territoire. Ce sont les services de l'UA qui ont annoncé la nouvelle, dans un communiqué. «Le Royaume du Maroc a officiellement soumis une requête en vue d'accéder à l'Acte constitutif de l'Union africaine, et de la sorte en devenir un membre», est-il indiqué, et cette information intervient très exactement deux mois après que le Maroc a manifesté son désir de réintégrer l'organisation africaine. A la mi-juillet, le roi du Maroc Mohammed VI avait adressé un message au sommet de Kigali, affirmant que le moment était venu «pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle». Faisant fi de la communauté internationale ainsi que des résolutions pertinentes des Nations unies, le Maroc cherche toujours à imposer son annexion du Sahara occidental malgré des engagements, vite bafoués, lors de négociations avec le Front Polisario conclues par un cessez-le-feu en 1991. Habitué à un jeu de chaises musicales, le Maroc avait par la voix même du roi Mohammed VI laissé miroiter un changement de cap sur la question sahraouie, face il est vrai à des pressions de plus en plus fortes du Conseil de sécurité et de l'ONU qui l'ont sommé de rétablir au plus vite la Minurso dans ses missions de surveillance du territoire sahraoui et d'organisation du référendum d'autodétermination mais il semble bien que ce soit encore des manoeuvres dilatoires. Tout comme cette récente décision de réintégrer l'UA en affirmant haut et fort que le royaume n'entend pas renoncer à «ses droits» sur le Sahara occidental. Lequel est membre à part entière de l'organisation à travers la République arabe sahraouie démocratique (RASD). C'est pour le moins demander à l'UA de se tirer une balle dans le pied en mettant à mal ses propres textes fondateurs. En définitive, le Maroc n'a vraiment pas peur du ridicule en s'aventurant à soumettre pour validation sa demande au vote de la Commission de l'UA.