Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a précisé, jeudi à Alger, que le Maroc n'a pas à poser des conditions pour sa réintégration à l'Union africaine. Dans la lettre du roi Mohamed VI du Maroc, il semble que des conditions ont été posées pour sa demande de réintégration à l'Union africaine. Celle qui concernait l'exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est «insensée», selon le Premier ministre, qui s'exprimait, jeudi devant la presse en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps 2016 du Parlement. «La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est un membre fondateur de l'Union africaine (UA) et que son départ de cette organisation ne peut être réclamé», a-t-il précisé. Abdelmalek Sellal a tenu à préciser, à cet effet que l'Algérie n'y voit aucun problème dans le souhait du Maroc d'adhérer à l'UA, mais ceci doit se faire sans condition, et il y a des procédures à suivre, a-t-il rappelé. Rappelant que le retrait du Maroc a eu lieu de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) et non de l'Union africaine. M. Sellal a souligné qu'il est question là d'une nouvelle adhésion à l'UA. Le Premier ministre a réaffirmé, dans ce sens, que l'Algérie n'a pas de problème avec le peuple marocain ou avec le Maroc en général. «S'il s'agit de rouvrir des dossiers inhérents aux domaines de coopération, nous sommes prêts» a-t-il déclaré, ajoutant que «pour le Sahara Occidental, la position est dès le début claire et constante, nous sommes pour la solution onusienne et le respect de la légalité internationale». Il faut savoir que le Maroc a quitté l'Union africaine en 1984. Après 32 ans de séparation, il a annoncé la volonté de son retour lors du sommet de l'UA tenu la semaine précédente à Kigali. Dans une lettre lue en son nom, le roi Mohammed VI avait déclaré lors de ce sommet son désir de réintégrer cette Union. «Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est arrivé », avait-il indiqué dans son discours. «Après réflexion, il nous est apparu évident que quand un corps est malade, il est mieux soigné de l'intérieur que de l'extérieur. Le temps des idéologies est révolu (...) », a-t-il expliqué. Il avait parlé de ce retour comme une décision réfléchie et longuement mûrie, de concert avec «toutes les forces vives du royaume, un acte historique et responsable que le Maroc compte œuvrer au sein de l'UA en vue de transcender les divisions». Sur la question du Sahara Occidental, le roi du Maroc avait déclaré que l'Afrique institutionnelle «ne peut plus longtemps supporter les fardeaux d'une erreur historique et d'un legs encombrant».