Il y a quelques jours le président du Fdatic, Ahmed Bedjaoui, s'est exprimé dans deux médias pour mettre en alerte les producteurs nationaux du manque de perspective d'avenir pour le cinéma algérien. Monsieur Bedjaoui qui connaît bien la production pour avoir occupé le poste de directeur de production durant des années à la télévision a proposé de chercher des fonds ailleurs et de ne pas compter seulement sur le Fdatic qui fait face aux restrictions budgétaires initiées par le gouvernement. Mais d'où le Fdatic reçoit ses fonds? Des ventes de billets des projections cinéma? Or, le circuit d'alimentation de ce fonds a été coupé depuis des années, puisque le circuit d'exploitation des films n'a jamais donné un centime au Fdatic, puisque 80% des salles appartiennent aux APC, qui ne reversent pas les recettes au ministère de la Culture. Les recettes des APC sont souvent utilisées comme fonds de caisse pour payer les employés et les charges d'entretien. D'ailleurs, les salles qui appartiennent au ministère de la Culture sont déficitaires. La salle Ibn Zeydoun ne programme plus de films cinéma, les salles de l'Onci: l'Atlas et El Mouggar ne programment pas tout le temps des films et quand c'est le cas les recettes sont tellement minimes qu'elles ne suffisent pas pour acheter du matériel pour les femmes de ménage. La seule salle qui marche bien et qui appartient au ministère de la Culture, c'est la cinémathèque d'Alger, mais son budget est tellement réduit que les recettes servent plus à payer les employés qu'à alimenter le fonds du Fdatic. Ajouter à cela, les recettes importantes de la salle Ibn Khaldoun qui dépend d'une structure de la wilaya d'Alger: Art et Culture et qui engrange des millions avec le coût du billet qui peut aller qu'à 1000 DA la séance, soit presque 10 dollars, pour ne verser aucun centime. Les films présentés sont souvent récents donc le tarif du billet est cher, mais le Fdatic ne profite pas de ces recettes. Le pire est que les films exploités par cette salle sont projetés grâce à des visas d'exploitation délivrés par le directeur de la cinémathèque, actuel président de la commission de visionnage des films. Encore faut-il que la commission voit les films du moment que les majors américaines refusent de délivrer aux Algériens des DVD ou des copies de visionnage des films récents. C'est ainsi que le Fdatic, vidé de ses caisses et de ses sources de financement a depuis 15 ans été soutenu par les budgets spéciaux du ministère de la Culture et il se trouve aujourd'hui lâché par sa tutelle. Sans le Fdatic, aucun film ne sera produit l'année prochaine, ça sera donc la fin annoncée du cinéma algérien. [email protected]