Son adversaire, M. Lebib, a tenu à souligner l'esprit démocratique qui a régné lors de cette AG. «Lorsque l'intérêt général est concerné, les responsables sportifs de notre pays savent s'élever au-dessus de considérations qui nuisent à la bonne marche du système. Aujourd'hui, nous avons vécu une grande élection entre deux candidats qui sont eux-mêmes de grands acteurs du mouvement sportif national. Ils ont été à la hauteur de l'institution olympique comme l'ont été tous les membres de cette honorable assemblée que je tiens à saluer et à remercier pour leur sens responsable et leur très haut degré de maturité qui ont permis aux deux élections d'aujourd'hui de se dérouler dans la clarté, dans un climat de confraternité et dans un total esprit de démocratie. Aujourd'hui, il n'y a eu ni vainqueur ni vaincu, c'est le sport algérien qui a gagné». C'est en ces termes que M.Hamid Sidi Saïd, le président de la Fédération algérienne des sports mécaniques a clos l'assemblée générale élective du Comité olympique algérien dont il a assuré la présidence, jeudi matin, au siège de l'instance olympique. Une assemblée élective qui a été favorable à M.Mustapha Berraf pour le poste de président. Ainsi, ce dernier a réussi ce jeudi à se faire élire pour la seconde fois de suite, ce que n'avait fait aucun de ses prédécesseurs depuis que la désignation du président du COA se fait par voie de scrutin. Il a été élu, également, pour son troisième mandant à la tête du COA puisqu'on rappellera qu'en 1996, il avait déjà été plébiscité par ses pairs de l'AG. M.Berraf confirme ainsi qu'il est un redoutable compétiteur en matière d'élection puisque jusqu'à présent, il n'a perdu aucune de celles auxquelles il s'est porté candidat. Ce jeudi, comme la dernière fois en 2001, il était opposé à M.Sid Ali Lebib, l'actuel directeur général des douanes algériennes, lui même ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-président du COA. Le moins que l'on puisse dire est que la victoire de Berraf ne se discute pas puisqu'à l'issue du dépouillement des bulletins de vote, l'écart a été de 24 voix entre les deux candidats : 80 pour Berraf et 54 pour Lebib. Le succès du premier nommé se discute d'autant moins qu'il a battu son adversaire aussi bien au niveau du vote des fédérations de sports olympiques où il a obtenu 52 voix contre 36 pour son adversaire qu'au niveau des autres structures non olympiques où il a enregistré 28 voix contre 18 pour son adversaire. Dans ce décompte, il convient d'indiquer que si les structures non olympiques ne disposent que d'une seule voix chacune, les fédérations de sports olympiques disposent de 4 voix chacune. Sur les 22 fédérations olympiques, 13 ont été favorables à Berraf et donc 9 à Lebib. La victoire de celui qui est, également, président de la Fédération algérienne de basket-ball a été saluée par son adversaire. M.Lebib, certes déçu par la tournure des événements, a tenu à nous affirmer qu'il «souhaitait pleine réussite à son adversaire. J'ai été battu mais quelque part, j'ai une satisfaction car, cette élection s'est déroulée dans un esprit démocratique d'un haut niveau. Je me suis présenté à cette élection car j'aime la compétition.» Quant à M.Berraf, appelé à la tribune, à l'issue de l'AG, il a tenu à remercier ceux qui lui ont fait confiance tout en rendant hommage à Sid Ali Lebib. «C'est un grand homme du mouvement sportif national, a-t-il souligné. En tout cas, pour moi, s'il y a eu une victoire aujourd'hui, c'est celle du sport algérien. C'est aussi la victoire de la démocratie». Il est évident que cette élection a été précédée par un long et incessant travail de coulisses dans les jours qui ont précédé l'AG. Les alliances qui se sont établies se sont répercutées sur les bulletins lors de la seconde élection du jour, celle du bureau exécutif de l'instance olympique. Il y avait 12 postes à pourvoir parmi lesquels 8 devaient être attribués à des représentants de fédérations de sports olympiques. Lorsqu'il fallait faire le décompte bulletin par bulletin, les listes d'alliance apparaissaient au grand jour. Dès que l'on citait un nom, on savait pertinemment qui allait suivre. Il y a eu cependant des listes qui ne répondaient à aucune logique où des gens appartenant à des camps opposés voyaient leurs noms se retrouver côte à côte. Ces gens-là échappaient à la conduite préconisée et étaient assimilés à des élections libres, tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre. Toujours est-il que parmi les fédérations de sports olympiques, il y a eu 14 candidats. Ce scrutin a vu la réélection de nombreuses personnes qui siégeaient déjà au bureau exécutif comme MM.Naïdji, Soltani Meridja ou Bouabdallah. D'autres faisaient leur entrée, parmi lesquels Rahmouni, Hamlat et... Raouraoua. Le président de la FAF était, en effet, passé mais d'extrême justesse puisque élu en 8e position avec Rabah Dahmane, le président de la Fédération algérienne de natation et qu'il a été retenu au bénéfice de l'âge (il est plus vieux) comme le stipulent les textes qui régissent l'instance olympique. «J'ai décidé de me présenter car je trouvais anormal que la première discipline sportive du pays reste en dehors du circuit olympique», nous a dit M.Raouraoua. Depuis feu Mohand Maouche et Abdenour Bekka, le football n'a jamais activé au sein du COA. «Il fallait qu'il retrouve sa place au milieu des autres disciplines sportives». La liste des 8 élus au titre des fédérations de sports olympiques est la suivante: 1 - Mohamed Nesreddine Naïdji (cyclisme, 87 voix), 2- Mohamed Soltani (boxe, 85 voix), 3- Mohamed Bouabdallah (tennis, 79 voix), 4- Chaouche Toufik Teyara (athlétisme, 79 voix), 5- Dahmane Rahmouni (handball, 68 voix), 6- Mohamed Meridja (judo, 67 voix), 7- Ali Hamlat (tir et armes sportives, 64 voix), 8- Mohamed Raouraou (football, 63 voix). Le troisième et dernier scrutin concernait les structures non olympiques pour lesquelles 4 postes étaient prévus. Là aussi, on a eu recours à l'âge average pour départager les 2 quatrièmes qu'étaient MM. Hassan Chikh, le président de la Fédération algérienne du sport universitaire et Aziz Brahimi, membre du bureau exécutif sortant. On a même dû recourir à un second décompte des voix entre ces deux candidats car, M. Brahimi, plus jeune que M. Chikh, avait déposé un recours. Le décompte ayant officialisé le même nombre de voix obtenu par les 2 candidats, c'est M. Chikh, plus âgé, qui a été retenu. Un M. Chikh qui avec 38 voix, rejoignait MM. Amar Addadi (ex-SG du COA, 73 voix), Mohamed Belhadj (sports scolaires, 63 voix) et le Dr Zahir Bensoltane (médecin olympique, 47 voix). Il faut noter que Zhor Guidouche siègera au bureau exécutif en tant que membre de droit, ayant été élue par ses pairs au sein de la commission Femme et Sport du COA.