L'auteur face à ses nombreux lecteurs La librairie du Tiers Monde à la place Emir Abdelkader s'est avérée exiguë pour contenir tous les amis et invités de Kaddour M'Hamsadji à la présentation et à la dédicace de son dernier roman intitulé «la Quatrième épouse» et édité par Casbah Editions. Cette rencontre culturelle a conjointement été organisée avec celle-ci et l'Association des Amis de la rampe Louni Arezki Casbah à dessein d'impulser un centre d'intérêt et d'échanges autour du livre et de la pratique de la lecture au sein de notre société et essentiellement de la jeunesse. Après une allocution de bienvenue à l'assistance prononcée par le gérant libraire de référence Monsieur Ali Bey Abderrahmane, ce fut au tour de l'auteur de ces lignes chargé de la modération de cette conviviale initiative de ressourcement livresque de synthétiser une rétrospective du parcours et de l'oeuvre de l'auteur remise en exergue à la faveur de son dernier roman «la Quatrième épouse». Une judicieuse symbolique conductrice de la féconde structure littéraire de l'ouvrage. Succédant à ce prélude, l'auteur a brillamment développé toutes les facettes d'un récit émouvant de toute beauté qui a captivé un auditoire attentif séduit par l'itinéraire de ce doyen de la littérature algérienne d'expression francophone qui a magistralement exhumé l'âge d'or de celle-ci à travers l'évocation de la composante de la première Union des écrivains algériens où des noms phares à l'image de Mouloud Mammeri son Président, Jean Senac, Kaddour M'Hamsadji, Kateb Yacine, Mourad Bourboune, Moufdi Zakaria, Mohamed Laïd Khalifa, Mohamed Dib ont été revisités dans une solennité d'admiration, de fierté et d'affection à l'endroit de ces astres d'anthologie littéraire inscrits en lettres de grandeur au panthéon de la culture algérienne. En la circonstance, toutes les créations littéraires et dramaturgiques de Kaddour M'Hamsadji, ont été remémorées à la grande satisfaction de l'assistance réjouie et fière d'apprendre que le célèbre roman intitulé «le Silence des Cendres», écrit en 1963, a été traduit en langue chinoise au lendemain de l'Indépendance, en 1965, à Pékin, exemple inédit à l'époque qui a été de ce fait un vecteur de pénétration et de rayonnement de la littérature algérienne renaissante dans le continent asiatique. Auteur prolifique, écrivain, chroniqueur, poète, dramaturge, essayiste Kaddour M'Hamsadji n'a eu de cesse du persévérer et d'oeuvrer avec une démarche pédagogique affinée à la promotion universelle du livre et des auteurs algériens, tâche pour laquelle il s'investit tenacement et inlassablement à ce jour dans l'espace de la chronique hebdomadaire du journal L'Expression «le Temps de lire». C'est à l'âge de 83 ans qu'il a achevé son roman «la Quatrième épouse» créativité littéraire expressive qui incarne une très forte symbolique qu'il définit perspicacement dans une vision et un style de grande éloquence pour l'émancipation de la femme algérienne. Ceci en une symbolique de complémentarité naturelle avec celle de l'homme, communément forgées et arrachées dans les terribles épreuves partagées tout au long du combat libérateur et des sacrifices consentis pour l'abolition du mépris, de la domination et de l'injustice dans une ère nouvelle de refondation nationale à l'aurore de l'indépendance de l'Algérie. Dans cette métaphore poétique et éclairée, Kaddour M'Hamsadji l'a ainsi pérennisée dans la pertinence de sa réflexion «la colonisation a forcément eu son juste contraire: la décolonisation. Mais de l'émancipation de la femme et... de l'homme qu'en est-il» fin de citation. La synchronisation du roman «la Quatrième épouse» illustre également la symbolique des quatre étapes charnières du mouvement de l'histoire contemporaine de notre pays; l'Algérie coloniale, l'Algérie combattante, l'Algérie de l'Indépendance et l'Algérie d'aujourd'hui. Une véritable fresque de la mémoire littéraire et historique qui a rassemblé un panel de personnalités de la communauté intellectuelle à l'image du célèbre écrivain Amine Zaoui, Kamal Bouchama ancien ministre et auteur, de Mohamed Sari universitaire, traducteur de renom et romancier qui tour à tour se sont distingués par de remarquables interventions centrées sur le riche et fertile parcours culturel et éducatif de Kaddour M'Hamsadji en tant qu'enseignant pédagogue émérite, témoin et acteur d'un siècle florissant de la littérature algérienne dont les oeuvres et celles d'auteurs autochtones doivent figurer en référence dans les programmes scolaires, ont-ils unanimement insisté. La combattante héroïne de la révolution Louisa Ighilahriz a tenu à être de la partie avec d'autres amis du livre, notamment Rachid Hadj Nacer ex-directeur du livre au ministère de la Culture, Si Ahmed Yacine ancien réalisateur d'émissions culturelles à la radio algérienne, Achour Cheurfi, auteur encyclopédiste, directeur du journal El Moudjahid, Mme Nacéra Mezache directrice des études au ministère de l'Enseignement supérieur, la Pr de médecine Fadila Bouamrane, la fille du regretté et éminent philosophe humaniste, président du Haut Conseil islamique feu Bouamrane Chikh. En cet après-midi d'un samedi livresque les femmes étaient en nombre avec, en leur honneur, la présence de Hadja Mimi la citadine populaire doyenne du Deuxième (rue Arbadji Abderrahmane) quartier repère de la Casbah d'Alger âgée de 83 ans et Madame Samia M'Hamsadji enseignante en retraite épouse de Si Kaddour doublée d'une fidèle assistante très avisée conseillère et cheville ouvrière de la réalisation des projets de l'écrivain. Un événement d'instant de bonheur partagé dans la joie de retrouvailles épanouissantes de culture égayées par la série de dédicaces affectives signées et décernées par Kaddour M'HamsadjI aux nombreux acquéreurs du roman «La Quatrième épouse», ravis et empressés de découvrir la trajectoire d'une époque accomplie à travers les différents cycles de l'histoire dans la destinée d'une nation.